Migrations Société Volume. 31, n° 177, juillet-septembre 2019
La gestion contemporaine des migrations en Turquie
À l’heure du débat en France sur le rapatriement des ressortissants français jihadistes, retenus en Turquie – sur fond d’accord entre l’Europe et la Turquie –, la revue pose la question plus générale de « ceux qui « arrivent » en Turquie, les immigrés, vont-ils rester ou déferler sur l’Europe ? ». Une réalité qui recèle bien des zones d’ombres. « Des recherches historiques ont montré que la Turquie est un pays d’émigration et d’immigration », une « ambivalence qui est souvent passée sous silence » où l’immigration ne devient un « problème » que « quand l’État s’intéresse à elle ». Problème étudié à partir des années 1990, lié à une perception nouvelle des immigrations syrienne, afghane, irakienne, iranienne et africaine (en lien avec les conflits dans ces régions). « Le présent dossier thématique se propose d’ouvrir un espace de réflexion et de discussion libre et émancipée sur les migrations en direction de la Turquie » : l’ambiguïté entretenue par l’État turc quant aux populations syriennes immigrées ; l’absorption par l’Anatolie des immigrants kurdes, géorgiens puis syriens suite aux émigrations des populations locales et l’enracinement des migrants dans les grandes villes turques.