Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, nous dire quelques éléments importants de votre parcours, notamment en ce qui concerne votre intérêt pour le sujet des migrations ?
Originaire de Bourgoin-Jallieu, j’ai fait des études d’histoire à Lyon puis à l’Institut d’études politiques de Grenoble. J’ai été bénévole au sein d’Artisans du Monde, une association de commerce équitable. Sensible aux injustices et aux inégalités, je me suis intéressée à l’histoire du racisme.
Concernant les migrations, quelles sont les questions qui sont au cœur de votre travail de recherche ? Pourriez-vous présenter votre démarche, ses enjeux, vos partenaires ?
En me penchant sur l’histoire de la Société d’anthropologie de Paris créée en 1859, j’ai découvert qu’au coeur de la Troisième République, une science, l’Anthropologie, s’était institutionnalisée et qu’elle avait reçu financement et soutien des gouvernements républicains. Animés par d’éminents savants, elle avait tenté de classer le diversité humaine à l’aide de la notion de race mais avait aussi produit une vision inégalitaire et hiérarchisante de la diversité humaine. L’anthropologie avait ainsi contribué à rendre « scientifique » des représentations que l’on peut qualifier aujourd’hui de racistes. J’ai publié 3 livres sur l’histoire de ce racisme scientifique et la diffusion du concept de « race humaine » au sein des sociétés occidentales puis je me suis intéressée à la racialisation des identités collectives dans la société d’aujourd’hui.
Comment vous êtes-vous impliqué dans le Réseau Traces par le passé ? Quelles sont vos possibilités de partager votre travail -vos recherches, les ressources qu’il constitue – avec le Réseau TRACES et le public de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
Le Réseau Traces m’a invité à Strasbourg en 2018 pour présenter mes analyses puis ils ont décidé de diffuser l’exposition itinérante du Musée de l’homme dans le réseau Traces de 2018 à 2020. L’exposition a été présentée dans des lieux divers tels que le Centre du patrimoine arménien à Valence, le centre social de Rillieux-la-Pape. J’ai pu faire des conférences lors de ces expositions et rencontrer le public de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le petit livre accessible à un large public permet de continuer à diffuser les analyses :
Reynaud-Paligot, E. Heyer, On vient vraiment tous d’Afrique ? Des préjugés au racisme. Les réponses à vos questions, Flammarion, collection Champs actuel, 2019, 7 Euros.
http://www.herault.fr/file/carole-reynaud-paligot-co-commissaire-de-lexposition-nous-et-les-autres
https://www.youtube.com/watch?v=3o4QDMU5BUU
https://www.reseau-canope.fr/eduquer-contre-le-racisme-et-lantisemitisme/race.html,
https://www.canal-u.tv/auteurs/reynaud_paligot_carole/videos#element_2