Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, nous dire quelques éléments importants de votre parcours, notamment en ce qui concerne votre intérêt pour le sujet des migrations ?
J’ai étudié la philosophie, puis la sociologie et l’anthropologie à l’Université de Lyon 2 puis à la 6e section de l’École pratique des hautes études au centre de recherche sur les dysfonctions de l’adaptation fondé et dirigé par Roger Bastide . J’ai soutenu en 1975 une thèse d’ethnologie intitulée : Travailleurs africains en France, rôle des cultures fruit d’un travail de terrain multi-situé en région lyonnais et parisienne et dans les villages du cercle de Kayes au Mali et dans les villages de l’Ader au Niger. J’ai ensuite été coopérant au Maroc. puis j’ai travaillé comme chargé de mission pour la Commission Nationale pour le logement des immigrés puis pour ADOMA en menant des enquêtes socio-ethnologiques dans l’habitat insalubre et les bidonvilles dans l’ensemble de la France. Parallèlement j’ai participé aux séminaires organisés dans différents pays d’Europe par le Groupe de Recherche et d’Etude Coordonné sur les migrations internationales. Je suis entré au CNRS en 1988 d’abord au Centre d’ethnologie française à Paris où j’ai surtout travaillé sur la famille et la parentalité chez les immigrés en publiant plusieurs articles dans plusieurs revues dont la revue de la CNAF Informations sociales, Ethnologie Française, Le Journal des Africanistes et Hommes et migrations dont je suis membre du comité de rédaction depuis 1987. J’ai également mené sur financement de la DATAR une recherche sur les étrangers s’installant dans les campagnes françaises. En 1994 je suis entré au CERAT de Grenoble devenu depuis l’UMR PACTE. Tout en poursuivant des recherches liées à l’immigration axées sur les transformations de la famille, l’accès au logement, l’insertion urbaine, j’ai enseigné à l’IEP de Grenoble, au département de sociologie de Grenoble et à l’Université de Lyon II; j’ai encadré plusieurs mémoires de master et une douzaine de thèses en sociologie ou sciences politiques.
Je suis actuellement directeur de recherche émérite toujours affecté à l’UMR Pacte. Je travaille aussi comme expert bénévole auprès de l’ONG Tétraktys de Grenoble spécialisée dans le développement rural et menant plusieurs projets en Afrique de l’Ouest, en Asie du Sud-Est,au Proche Orient et en Amérique latine.
Concernant les migrations, quelles sont les questions qui sont au cœur de votre travail de recherche ? Pourriez-vous présenter votre démarche, ses enjeux, vos partenaires ?
Je travaille sur les migrations de façon plus ou moins continue depuis plusieurs années dans des perspectives socio-ethnologiques et historique. Au cours des dernières années je me suis intéressé à la religion et à la santé mentale des diverses catégories de migrants. J’ai mené en 2003 avec l’équipe de l’hôpital Avicenne une grande enquête sur les enfants de demandeurs d’asile vivant dans les CADA. J’ai mené en 2009-2010 en partenariat avec des chercheurs de la CNAV, de l’Université de Nanterre et de l’Université de Leeds une grande enquête sur les immigrés d’Afrique subsaharienne en France et en Grande-Bretagne dont une partie des résultats a été publié en 2011 chez Armand Colin sous ma direction et sous le titre : De l’Afrique à la France, d’une génération à l’autre, J’ai collaboré avec des muséographes de l’association le 5e pôle, pour organiser une exposition sur l’histoire des migrations à Clermont-Ferrand à partir d’un rapport scientifique que j’avais réalisé. J’ai aussi collaboré avec le musée dauphinois de Grenoble pour diverses expositions : Ce que nous devons à l’Afrique en 2011 et un air d’Italie en 2012. J’ai collaboré récemment avec plusieurs chercheurs de Lyon et de Paris dans le cadre d’un projet ANR intitulé Migrants catholiques dans une société plurielle.
Comment vous êtes-vous impliqué dans le Réseau Traces par le passé ? Quelles sont vos possibilités de partager votre travail -vos recherches, les ressources qu’il constitue – avec le Réseau TRACES et le public de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
Dans le passé, je me suis impliqué dans le réseau Traces à l’occasion de manifestations en région Auvergne-Rhône-Alpes comme le colloque organisé il y a deux ans au Centre du Patrimoine Arménien de Valence.