Réunion Réseau Traces Auvergne du lundi 11 avril 2022 à 14h, à CLERMONT-FERRAND > à l’université Clermont-Auvergne

Présents :

  • Cécilia Brassier-Rodrigues, membre du CA de Traces, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication & Chargée de mission Politique d’Intégration universitaire des réfugiés et d’Internationalisation à la maison, Directrice adjointe du laboratoire de recherche Communication et Sociétés, Université Clermont Auvergne, UFR Langues, Cultures et Communication
  • Catherine Propper, RESF
  • Nathalie Vincent-Munnia et Catherine Milkovitch-Rioux, Maîtres de conférences, U.F.R. Lettres, Culture et Sciences Humaines, Université Clermont Auvergne
  • Sylviane Tardieu, Adjointe à la Santé et aux nouvelles populations, Ville de Clermont-Ferrand
  • Chantal Charrade et Clara Déat, Chargées de mission  – Réfugié.e.s, Chargées de programme CTAI, Direction du Développement Social et Urbain (D.D.S.U.), Ville de Clermont-Ferrand
  • Marcel Mouillaud, Amnesty International Clermont
  • Léla Bencharif présidente et Sébastien Escande coordinateur général du réseau Traces

Excusées :

  • Nathalie Grégoris, membre du CA de Traces, Coordinatrice Régionale & Responsable pédagogique de l’Association A.N.I.S. ÉTOILÉ
  • Catherine Gauthier Socio-anthropologue, Maitre de conférence à l’ENSACF, Chercheure à l’UMR Ressources

Compte rendu

En introduction, Léla Bencharif a d’abord fait une présentation générale du réseau Traces, retraçant depuis sa création, la démarche d’ensemble, son évolution sur 20 ans d’existence, sa structuration avec aujourd’hui plus de 300 acteurs impliqués dans le réseau, soulignant l’importance de la dynamique collective. Il s’agit de croiser nos engagements communs, d’articuler diverses actions et démarches, de construire un propos commun afin de promouvoir l’accès à l’égalité des droits, lutter contre les discriminations et toute forme de racisme, changer notre rapport à l’altérité, promouvoir l’éducation à la citoyenneté. Traces fait partie du collectif qui porte la revue Écarts d’identité et de l’inter-réseau national Histoire Mémoires. Sébastien Escande a précisé l’action et la mise en œuvre de la dynamique Traces notamment avec l’organisation de la Biennale Traces, du festival Images Migrantes, la mise en place d’une programmation régulière régionale. Traces est avant tout un lieu ressources qui structure le réseau régional et notamment par la circulation d’outils (expos, créations artistiques, publications) et en reliant les acteurs (chercheurs, artistes, associations, équipements culturels, etc.).

Chaque personne est ensuite intervenue pour mettre en partage des projets et idées auprès du réseau Traces.

> Catherine Propper : RESF s’implique sur les questions des personnes exilées sans statut, déboutés du droit d’asile par exemple, mais également sur la question des mineurs isolés.

Mise en place possible de ciné-débat au RIO comme les années passées afin de toucher un autre public ?

Catherine relate aussi la démarche de la LDH (Ligue des droits de l’hommes) qui en juin 2022 à Billom, avec l’association Billom sans frontière, organise un rendez vous festif avec l’installation de makis.

> Marcel Mouillaud, Amnesty International Clermont

Propose l’organisation de ciné-débats, discussions sur supports films « Cinexil », avec des séances dédiées aux lycéens (notamment à Issoire).

> Sylviane Tardieu, Adjointe à la Santé et aux nouvelles populations, Ville de Clermont-Ferrand, a rappelé l’existence de plusieurs rendez-vous annuels qui sont l’occasion de mobiliser le réseau :

    • 1er juin, journée de l’accueil des nouveaux clermontois, en particulier des nouveaux habitants primo arrivants, réfugiés
    • 20 juin, journée des parapluies
    • Début octobre, quinzaine de l’intégration, autour de la question des réfugiés
    • 18 décembre, journée mondiale des migrants

Autres contacts à la Mairie sur les thématiques Traces à associer ?

    • Didier Mulleur, élu Politiques mémorielles
    • Karine Plassard, Responsable de la Mission Egalité des Droits

> Chantal Charrade a introduit quelques dispositifs et démarches dont la ville est porteuse ou partenaire :

  • Corridor universitaire créé, afin de favoriser l’accueil de réfugiés pour la poursuite de leur cursus universitaire à Clermont-Ferrand – https://www.uca-fondation.fr/actualites/corridor-universitaire/ (jeunes résidant dans le quartier Saint Jacques impliqués)
  • Chaîne Youtube « Partage des cultures » – « « La culture des réfugiés racontée par les réfugiés » créée par l’université. Sur cette chaîne, vous trouverez le témoignage de bénéficiaires de la protection internationale qui ont témoigné sur leur culture d’origine. 70 vidéos thématiques et 6 podcasts ont été réalisés. Ce sont autant de savoirs issus de l’expérience de la vie quotidienne, qui reflètent le vécu personnel de chaque participant, et qui donnent également un éclairage riche sur des cultures variées. https://refugea.uca.fr/culture
  • Création d’une cohorte de réfugiés qui réfléchissent à la question de l’accueil.

La ville de Clermont-Ferrand a mis en place une ingénierie interne au fil du temps, notamment aujourd’hui à destination de l’accueil de réfugiés afghans et ukrainiens. En lien avec 70 acteurs de la ville, la DDSU mobilise une équipe de maitrise d’oeuvre. En ce moment est en cours la réécriture du CTAI avec l’État (CTAIR étendu aux primo arrivants) en lien avec la DIAIR et la DIALE. Un appel à contributions sera publié au printemps 2022. La ville est aussi membre de ANVITA et FRANCE URBAINE. À noter parmi les nombreux projets de la ville l’axe multiculturel développé avec l’université (le corridor), le projet Odyssée avec Anvita (analyse de territoire, question de l’accueil dans l’éducation nationale), le nouveau plan habitat impliquant l’accueil des réfugiés, l’organisation de focus group, la cohorte (une centaine de personnes), la réflexion sur la mise en place d’un laboratoire de recherche sur l’impact des politiques publiques sur les questions migratoires. Aussi le projet de candidature au label capitale européenne de la culture pourrait être prétexte à aborder les questions migratoires ?

> Clara Déat a amené l’idée de remobiliser les réseaux étudiants par des campagnes contre le racisme, déconstruire les représentations, et d’amener la question de l’intergénérationnel dans le militantisme. Avant existait RUSF à Clermont, UNEF a pris le relais.

Il existe un festival contre le racisme et les discriminations à l’université : FECRED

https://www.uca.fr/actualites/agenda/lunef-auvergne-et-les-benevoles-du-fecred-organisent-ledition-2022-du-festival-etudiant-contre-le-racisme-et-les-discriminations

> Cécilia Brassier-Rodrigues, Nathalie Vincent-Munnia et Catherine Milkovitch-Rioux, Université Clermont Auvergne :

Travail sur la thématique des migrations dans le cadre universitaire, en section littérature / communication, par exemple lors des événements

  • REFUGAhttps://refugea.uca.fr/ (édition, expos, rencontres, projections, etc.)
  • CARNETS DE VOYAGE (Exposition, tables rondes)
  • LAC – littérature au centre (tables rondes, rencontres, poésie) impliquant de jeunes auteurs poètes.
  • + à noter aussi le programme REE, RÉFUGIÉS ENFANCE EXIL à partir de récits et dessins d’enfants, approche transdisciplinaire
  • + Collaboration avec la collection CES RÉCITS QUI VIENNENT de Migrinter, sur la littérature de l’accueil, interroger la dimension politique dans la littérature, impliquer étudiants de master de création littéraire

Idées transversales:

> Envie de poursuivre la collaboration collective avec CARNETS DE VOYAGES (Cécilia les relance)

  • +RESF a réalisé des carnets avec des mineurs isolés, qui ont permis de nombreux contacts avec des enseignants, puis des interventions en classes.
  • + imaginer des projections de films in situ sur l’espace du festival ?
  • + Séance rencontre avec une poétesse afghane.

> Mettre en place des lectures de l’exil, rencontres de poésie (durant la semaine de l’intégration?), mobiliser les premiers concernés (les jeunes en lien avec RESF par exemple?), mobiliser des acteurs tels que les radio LE CHANTIER ou FARATIN FRATERNITÉ ?

Soirée slam impliquant des artistes héritiers des migrations ?

Ressource : Bettina Ghio, Sans fautes de frappe. Rap et littérature https://journals.openedition.org/volume/8862

Chercheuse, linguiste BARBARA CASSIN – https://www.franceculture.fr/emissions/paso-doble-le-grand-entretien-de-lactualite-culturelle/barbara-cassin-traduire-cest

> Interroger les formes d’engagement, comme le militantisme se ré-invente, faire état des forces et des fragilités, analyser nos pratiques, relier à l’inter réseau national, partager les modes d’action, de faire.

> Programmation transversale sur la question de l’accueil, des VILLES ACCUEILLANTES, « faire une place », par une programmation de différents moments (tables rondes, ateliers, etc.) co-construits par le réseau.

François Gemenne professeur à l’Institut d’études politiques de Paris  nous semble être un intervenant très pertinent sur les questions de l’accueil – https://www.iddri.org/fr/iddri-en-bref/equipe/francois-gemenne

Proposition de rencontre en dialogue avec les deux chercheuses ANOUCK FLAMANT et KARINE GATELIER en juin lors de la journée des parapluies ?
https://www.cairn.info/publications-de-Anouk-Flamant–656457.htm
https://www.pacte-grenoble.fr/membres/karine-gatelier

Autres ressources variées évoquées lors de la réunion et avec d’autres acteurs du réseau :

> Désir de trouver des collaborations comme par le passé avec les autres acteurs locaux tels que le festival MIGRANTS SCENE / LA CIMADE, l’AMTA entres autres !

> Impliquer des lieux associatifs tels que la librairie associative LE GRAIN, ou le café LES AUGUSTES, la nouvelle médiathèque de Croix-de-Neyrat

> Catherine Gauthier, RUE DES KEBABS propose d’organiser dans le cadre de la biennale TRACES, une restitution de la recherche effectuée au sein du laboratoire Ressources de l’ENSACF et avec des étudiant-e-s de l’ENSACF et de l’ISTRA de l’an dernier, sur les rues des kebabs, dans la région Rhône Alpes et la question du petit commerce en centre ville, des transformations urbaines etc. Travail entre autres sur l’avenue Charras. Prévoir une exposition de photographies de Sandrine Binoux et des créations sonores de Dan Charles Dahan qui ont travaillé avec Catherine sur un film visible sur You Tube intitulé Rue des Kebabs. Envisager également l’organisation d’une soirée débat avec l’association Sauve qui peut à La Jetée. Nous aimerions organiser ça à la Maison Charras avec des acteurs du quartier, commerçants, habitants… en novembre décembre 2022, dans le cadre de la biennale Traces.

> Philippe Grollemund a publié : Fiertés de femme noire. Entretiens /Mémoires de Paulette Nardal (L’Harmattan, 2018). Il s’agit de témoignages (transcription brute)  de Paulette Nardal, recueillis par l’auteur à partir de l’été 1974, durant 2 ans. Comme l’a écrit Michelle Zancarini Fournel, dans une note de lecture  » l’ensemble est curieux, mais nous livre des informations parfois émouvantes sur Paulette Nardal et sa sœur Jane, dont l’action avait déjà été évoquée en 1985 par Philippe Dewitte dans Les mouvements nègres en France 1919-1939 ; elles sont revenues sur le devant de la scène depuis l’intérêt porté au Paris noir de l’entre-deux-guerres et au féminisme noir dans les travaux de Jennifer Boittin et d’Ève Gianoncelli. » L’auteur P Grollemund vit à Clermont-Ferrand et serait d’accord pour présenter son travail. Paulette Nardal reste encore méconnue en France.

https://www.paulettenardalaupantheon.com/entretiens-paulette-nardal-par-philippe-grollemund/
Cela pourrait être associé à l’exposition  «Images et colonies en France, iconographie et propagande coloniale sur l’Afrique française de 1880 à 1960», réalisée par Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Laurent Gervereau (ACHAC).

> L’université pourrait prêter un lieu d’expo (expo sur les traces de la guerre d’Algérie?) notamment lors de la quinzaine de l’intégration

les expositions de ACHAC peut être sur le colonialisme ? Par exemple cette expo : https://www.achac.com/colonisation-et-post-colonialisme/images-et-colonies-1880-1920/ – en faisant intervenir NICOLAS BANCEL qui vient de publier « Colonisation et propagande – Le pouvoir de l’image» ?

https://www.decitre.fr/livres/colonisation-et-propagande-9782749172279.html

> Envisager une expo sur les traces de la guerre d’Algérie comme une suite à l’expo clermontoise MIGRATIONS ?

> Association Anis étoilé : « Elle se place résolument dans une démarche d’éducation pour l’accès du plus grand nombre à la prise de conscience des liens entre les enjeux locaux et globaux, pour l’adoption de gestes cohérents, justes et solidaires au quotidien. »

  • + À travers l’organisation de formations mais aussi d’événements tels que SAVEURS SANS FRONTIÈRES, l’association favorise l’accueil et l’insertion professionnelles des personnes réfugiées par la cuisine ou le jardinage, l’alimentation.
  • + Anis étoilé prévoit l’organisation d’un week end à l’occasion de l’année de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie. Ce sera les 30 septembre et 1 octobre 2022. Projections, ateliers de films, soirée musicale. La programmation est encore ouverte à des propositions.
  • Une réunion à ce propos est prévue le 16 mai à 16h30 à l’espace Mandela.
  • + Envie de relancer la dynamique SAVEURS SANS FRONTIÈRE peut etre auprès de femmes et familles réfugiées afghanes et ukrainiennes ? Proposer des ateliers cuisine réguliers ?

> Solliciter Vincent Petitjean du ciné club de Thiers

Relancer l’idée de ciné club de quartier populaire ?

> Le réseau Traces est en contact avec le réseau Ciné Parc et Plein Champ, Association des cinémas Indépendants en Auvergne

> Projection d’été en plein air, prétextes à la projection de courts métrages ou films dans les quartiers populaires.

> Idées de films à montrer, sur les questions des quartiers populaires :

« On a grandi ensemble » sortie le 8 juin 2022 en salle / 1h 12min / Documentaire – A Ivry sur Seine, en proche banlieue parisienne, la cité Gagarine était un symbole. Détruite en 2020, Ce film la fait revivre, à travers le regard d’Adnane Tragha, qui a grandi en face, et par les mots de ses anciens habitants. De retour dans la cité déserte, ils évoquent leurs souvenirs du lieu. Daniel, Loïc, Karima, Yvette, Foued, Samira ou encore Mehdy racontent leur vécu, leur expérience, leur ressenti. Les difficultés autant que la solidarité, la stigmatisation autant que l’entraide, les bons souvenirs comme les mauvais. Croisant les temporalités et les expériences, « On a grandi ensemble » peint, par petites touches subjectives, l’histoire d’une cité comme tant d’autres. Ce film est une « contre-histoire », la réhabilitation d’une parole trop rare, un hymne aux quartiers populaires. « A la fois documentaire, fiction, travail d’archives, On a grandi ensemble est multifacettes, à l’image de la cité. » – bande-annonce du film : https://www.youtube.com/watch?v=zjgs-jaK6dc&t=16s – article  : https://www.lecourrierdelatlas.com/dans-on-a-grandi-ensemble-adnane-tragha-filme-la-cite-avec-justesse/

S’HAB LA ZUP de Madani Marzuk (2018, France, 47 min.) – Le film S’hab la ZUP est une plongée au cœur de la mémoire du quartier Valdegour à travers des témoignages d’habitants et d’acteurs associatifs, présents dans le quartier depuis 20 ans, c’est en flash-back sur le passé pour mieux comprendre le présent. Entre espoir et désillusion, les habitants interrogent les politiques publiques sur les rendez-vous ratés de la politique de la ville et autres renouvellements urbains. Pour les acteurs associatifs, il s’agit d’un sabotage programmé pour conforter une politique clientéliste qui mène le quartier vers le chaos et le chacun pour soi. S’hab la ZUP, ce sont des citoyens responsables, soucieux du devenir de leur village « la ZUP »… loin des clichés sur les zones de non droit… Il s’agit ici de s’approprier l’histoire pour éviter les contrefaçons. Il s’agit de faire de la prévention pour que cela ne recommence pas demain dans le quartier à côté…

La Tour-village (2019, France, 54 min.) de Meryem De Lagarde
La tour du 93 rue de la Chapelle est très haute, visible de loin, plantée comme un repère au nord de la Porte de la Chapelle. De leurs fenêtres, les habitants aperçoivent les travaux de plusieurs grands chantiers et aussi des centaines de personnes en situation d’exclusion. Leurs témoignages révèlent comment l’esprit d’un vieux quartier parisien continue à vivre malgré les changements liés à l’urbanisation.

Inviter la réalisatrice ALICE DIOP crée La Cinémathèque idéale des banlieues du monde – http://www.leslaboratoires.org/projet/la-cinematheque-ideale-des-banlieues-du-monde/la-cinematheque-ideale-des-banlieues-du-monde

> Travailler / proposer des rencontres autour de la destruction de la muraille de Chine ?

> Travail de Dahli Fahra – collecte de récits de vie dans le quartier Saint-Jean

> L’ancien cameraman de Massoud, Yousuf Jan Nesar, réfugié afghan, réside à Clermont-Auvergne, un projet à envisager ensemble ?

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/l-histoire-de-yousuf-jan-nesar-le-cameraman-du-commandant-massoud-qui-a-echappe-aux-talibans

> Il y a également un chanteur pop afghan très connu réfugié à Clermont, qui fera un concert le 17 mai Place Jaude Bares Arich (nom et date à confirmer?)

> La question des « voyageurs » / « gens du voyage » est une problématique portée également par la Ville de Clermont. Plusieurs publications et films viennent d’être publiés à ce sujet, imaginer une soirée à ce sujet ?

> autres lieux ressources : CADA de Bussières-et-Pruns, dont Chantal Charrade est présidente, directrice Fatima Parret. Espace Nelson Mandela

Nous allons mettre en place une nouvelle réunion de travail dans 5 à 6 semaines, date à confirmer.

Merci à toutes et tous.

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