Réunion du réseau Traces Isère – Mardi 19 avril – à l’Observatoire sur les discriminations et les territoires interculturels (ODTI), 7 place Edmond Arnaud, Grenoble
Présents :
- Jouda Bardi, membre du CA de Traces, représentant le collectif des habitants de Jouhaux et la régie de quartier de la Villeneuve
- Clément Néel et Rita Pereira, représentant SOS Méditerranée
- Karine Gatelier, membre du CA de Traces, représentant l’association Modus Operandi
- Malika Ung, membre du CA de Traces, réalisatrice radio, membre de plusieurs associations telles que Radio Campus Grenoble, Radio Grésivaudan, collectif Azimuts, collectif Transmission (Aubervilliers)
- Marie Quiblier, Centre Chorégraphique National de Grenoble
- Sandrine Monchicourt et Miranda Shusterman, représentant la Ligue de l’enseignement 38
- Pierre Didier TchéTché-Apéa
- Léla Bencharif présidente et Sébastien Escande coordinateur général du réseau Traces
Compte rendu
En introduction, Léla Bencharif a d’abord fait une présentation générale du réseau Traces, retraçant depuis sa création, la démarche d’ensemble, son évolution sur 20 ans d’existence, sa structuration avec aujourd’hui plus de 300 acteurs impliqués dans le réseau, soulignant l’importance de la dynamique collective. Il s’agit de croiser nos engagements communs, d’articuler diverses actions et démarches, de construire un propos commun afin de promouvoir l’accès à l’égalité des droits, lutter contre les discriminations et toute forme de racisme, changer notre rapport à l’altérité, promouvoir l’éducation à la citoyenneté. Traces fait partie du collectif qui porte la revue Écarts d’identité et de l’inter-réseau national Histoire Mémoires. Sébastien Escande a précisé l’action et la mise en œuvre de la dynamique Traces notamment avec l’organisation de la Biennale Traces, du festival Images Migrantes, la mise en place d’une programmation régulière régionale. Traces est avant tout un lieu ressources qui structure le réseau régional et notamment par la circulation d’outils (expos, créations artistiques, publications) et en reliant les acteurs (chercheurs, artistes, associations, équipements culturels, etc.). Le réseau Traces a un fort ancrage historique dans la région Grenobloise.
Chaque personne est ensuite intervenue pour mettre en partage des projets et idées auprès du réseau Traces.
> Jouda Bardi a rappelé l’existence des autres dynamiques partenaires du réseau Traces : le festival Migrants scène, le FITA par exemple.
> La régie de quartier lutte contre les discriminations en impliquant les acteurs du territoire dans une diversité d’actions. Elle porte aussi des projets mémoire, par exemple en ce moment sur l’engagement des femmes du quartier.
> Le collectif des habitants de Jouhaux souhaiterait inviter l’exposition « Ceux qui marchent encore – Des années immigrées aux années banlieues, 30 ans de luttes pour l’égalité». Exposition réalisée par Tarek Kawtari et Ali Guessoum, militants des quartiers populaires qui ont fait le pari de rassembler la mémoire des mouvements de l’immigration et des banlieues à travers vingt panneaux, retraçant ainsi des décennies de luttes. Du mouvement des travailleurs arabes au MIB (Mouvement de l’Immigration et des Banlieues) en passant par la marche de 1983, c’est une histoire qui s’inscrit dans celle de la France. À cette occasion serait également montré le film S’HAB LA ZUP réalisé par Madani MARZUK et Tarek KAWTARI.
Il s’agirait de réinterroger les mobilisations des habitants dans les quartiers populaires, notamment dans le contexte politique actuel.
> SOS Méditerranée propose que nous mettions en place collectivement des expositions et ciné-débats, que nous interrogerions l’accueil, et les chronologies des différentes migrations. Plusieurs expositions SOS Méditerranée sont disponibles. Intéressés par exemple par les thématiques des femmes, ou des jeunes dans la migration.
Cristina Del Biaggio est une chercheuse grenobloise recommandée sur la question des disparus en mer.
> Modus Operandi mène des recherche-actions. L’association travaille notamment sur la question des politiques publiques de l’accueil (« les villes accueillantes »), et sur la question des formes de violences systémiques. La proposition méthodologique de Modus Operandi (ModOp) est de repérer et produire de l’analyse des conflits pour ouvrir des pistes nouvelles qui favorisent l’implication des citoyens dans la fabrique et la mise en œuvre de l’action publique. Pour cela, ModOp ouvre des espaces de parole auprès de personnes en quête d’un refuge, qui prennent par exemple la forme d’atelier de création radiophonique. Modop travaille aussi à l’écriture de plaidoyer sur l’accueil.
> IDÉE DE METTRE EN PLACE UN RENDEZ-VOUS RADIO, D’ÉCOUTES SONORES, à plusieurs voix, qui permette l’échanges de paroles intimes et politiques. Lien à faire avec le festival Écoutes ?
> Malika Ung propose d’imaginer un moment autour des mobilisations et des acteurs engagés contre le racisme anti asiatiques qui a pris beaucoup d’ampleur durant la crise sanitaire.
Une soirée débat ? Diffusion de documentaires ?
> Marie Quiblier, coordonne au Centre Chorégraphique National de Grenoble le projet « cette autre colo » – https://www.ccn2.fr/la-pratique-pour-les-enfants/lautre-colo/
C’est l’occasion également d’une création de Hortense Belhôte. Ces projets abordent la question des discriminations et des frontières en montagne. Cela pourrait être l’occasion de relier ce projet aux recherches sur les circulations de personnes migrantes à la frontière franco-italienne ?
Le CCN2 peut aussi être un lieu d’accueil de spectacles pour un public d’une centaine de personnes et de résidences de créations
> Le Bureau des dépositions devrait faire une présentation cet automne.
Collaboration également avec les films de la Villeneuve.
La Ligue de l’enseignement organise en juin les rencontres de l’hospitalité, notamment en partenariat avec le collectif Migrants en Isère. Travaille sur le contrat CTAI, sur l’hébergement, l’accès au travail, l’accueil, la récolte de témoignages, etc. Il y aura des ateliers, des tables rondes, une soirée festive.
Une restitution ou un moment dans la continuité pourrait être imaginé durant la biennale Traces.
Pierre Didier TchéTché-Apéa propose de travailler sur l’actualité des quartiers populaires, en contre pieds de l’image de désert culturel, mettre en avant les luttes qui ont façonné l’histoire de France, faire émerger les réflexions inscrites dans les quartiers de façon inattendue là où on ne les attend pas.
> Désir de mobiliser les lieux comme le MUSÉE DAUPHINOIS membre du réseau Traces.
IDÉES TRANSVERSALES, Autres pistes de travail :
> « Traces 2022 résiste » : interroger les formes d’engagement, comme le militantisme se ré-invente, faire état des forces et des fragilités, analyser nos pratiques, relier à l’inter réseau national, partager les modes d’action, de faire, en allant chercher par exemple l’expérience de collectifs autonomes sans papiers.
> À l’occasion de la commémoration de la guerre d’Algérie, le réseau Traces dialogue avec la Cinémathèque et la ville sur la mise en place d’une programmation de films et une exposition.
> À l’occasion des 50 ans du quartier La Villeneuve, désir partagé avec des acteurs du réseau (la régie, la maison de l’image, la cinémathèque, etc.) d’imaginer des rencontres
> Programmation transversale sur la question de l’accueil, « faire une place », par une programmation de différents moments co-construits par le réseau.
Nous allons mettre en place une nouvelle réunion de travail dans 5 à 6 semaines, date à confirmer.
Merci à toutes et tous.