Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, nous dire quelques éléments importants de votre parcours, notamment en ce qui concerne votre intérêt pour le sujet des migrations ?

Je suis anthropologue et réalisatrice de films documentaires. Si mes principaux terrains de recherche concernent le fait religieux, je m’intéresse en parallèle depuis plusieurs années au sujet des migrations. C’est au cours de mes recherches de doctorat en Argentine ( sur les cultes de deux saints populaires locaux), que j’ai commencé à explorer cette thématique en co-réalisant un court-métrage sur la migration des sénégalais en Argentine (« Maté Mafé »). 

Mon intérêt pour les migrations vient avant tout d’une révolte intérieure face au sort réservé aux migrants dans nos sociétés et de la volonté de contribuer à mon échelle à transformer par la recherche et par la création d’images cette réalité.

Concernant les migrations, quelles sont les questions qui sont au cœur de votre travail de recherche ? Pourriez-vous présenter votre démarche, ses enjeux, vos partenaires ?

C’est surtout la question de la représentation des migrations qui m’intéresse. Le traitement médiatique de ce phénomène intrinsèque à l’histoire de l’humanité est très souvent fort caricatural et laisse peu de place aux expériences et aux récits biographiques des migrants.

C’est à partir de ce constat que j’ai développé avec quatre collègues anthropologues un projet de recherche action participative, que nous avons mené dans le cadre de l’association Tillandsia. Ce projet, inscrit dans la longue durée, a consisté à réaliser un film participatif avec un groupe d’hommes guinéens. Cette première expérimentation d’une démarche qui s’écarte des modèles académiques classiques a été très stimulante et salutaire dans le sens où elle participe à réduire la différence structurelle entre le monde de l’université et les réalités du monde des personnes en migration. En tant que chercheuse, et en particulier dans le cadre de recherches sur la thématique de la migration, il m’apparaît aujourd’hui comme fondamental de convoquer la participation des premiers concernés dans la production de connaissances. Les enjeux de la démarche que je développe autour de cette thématique dans le cadre de l’association Tillandsia sont de concilier approche militante et recherche scientifique. 

Comment vous êtes-vous impliqué dans le Réseau Traces par le passé ? Quelles sont vos possibilités de partager votre travail -vos recherches, les ressources qu’il constitue – avec le Réseau TRACES et le public de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?

J’ai participé à l’organisation, toujours dans le cadre de l’association Tillandsia, de deux soirées (projection et pièce de théâtre) lors de la Biennale Traces 2018. J’ai également participé à l’organisation du festival Images migrantes en 2019. Nous serions ravies que nos recherches et nos productions audiovisuelles puissent bénéficier du Réseau Traces pour être diffusées plus largement.

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