Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, nous dire quelques éléments importants de votre parcours, notamment en ce qui concerne votre intérêt pour le sujet des migrations ?

Je suis géographe, et je travaille sur les enjeux de discrimination et de pouvoir dans la transformation des territoires. J’ai notamment travaillé sur le relogement contemporain des bidonvilles en France. Souvent immigrés, les habitants de bidonvilles sont fréquemment relogés dans des dispositifs spécifiques, qui semblent « figer » une identité qui leur est attribuée. Ayant côtoyé des bidonvilles en Seine-Saint-Denis, et m’étant souvent inquiétée du sort réservé à leurs habitants, je me suis demandée comment se construisait cette « image » de l’étranger, et comment elle transformait les façons de fabriquer la ville.

Concernant les migrations, quelles sont les questions qui sont au cœur de votre travail de recherche ? Pourriez-vous présenter votre démarche, ses enjeux, vos partenaires

Après les relogements des bidonvilles, j’ai fait le choix d’orienter mes travaux sur le rôle de la sphère privée dans l’hébergement de personnes migrantes. Je m’intéresse désormais à un phénomène très répandu depuis quelques années : l’hébergement « privé » (chez l’habitant, dans des appartements autonomes auto-gérés, en squat) de personnes exilées. J’ai souhaité exploré plus avant cette question en territoire rural, car les récentes politiques de l’asile ont particulièrement mis à contribution des zones qui n’étaient pas accoutumées à côtoyer la question migratoire dans la période récente. Actuellement, je travaille sur ce sujet en lien avec d’autres chercheuses et chercheurs qui s’intéressent aux enjeux de transformation des espaces par le biais des mobilisations habitantes.

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