“Ubérisation” du monde du travail et exploitation des travailleurs étrangers
Projection, spectacle, discussion
Lyon
Musée Gadagne
Mer 30 nov
18h30
Gratuit
À l’occasion de l’exposition “Qu’est-ce que tu fabriques ?” à Gadagne, qui interroge l’évolution du monde du travail à Lyon, nous vous proposons un film, un spectacle et une table ronde pour aborder la réalité des travailleurs à vélo.
FILM : “La guerre des centimes” (2019, France, 37 min) de Nader Samir Ayache – Ce film retrace, le temps d’une livraison, la vie de deux coursiers à vélo à Paris. Tous deux étrangers, Omar et Marwen sont venus en France pour un rêve ; ils se retrouvent à pédaler pour leur survie.
THÉÂTRE: “À bout de pédale” (théâtre, 20 min) performance de Chernor Bah, Compagnie Waninga – Créée à partir d’une histoire vécue, cette performance raconte le quotidien d’un travailleur étranger et sans droits des plateformes de livraisons. A vélo, scooter ou trottinette, soumis au rythme effréné des commandes, il se révolte contre le système d’exploitation qui l’enserre.
TABLE-RONDE: Une discussion sera proposée à l’issue avec la Compagnie Waninga, un-e représentant-e du syndicat CGT Livraison 2 Roues Lyon, la sociologue Paula Santos Menezes et Claire Bonici, Docteur en droit social et autrice notamment de l’article « Les chauffeurs Uber, canuts du 21e siècle ? » (Sous réserve).
Organisé par Gadagne- MHL et Traces
INFOS & RÉSERVATION :
Gadagne, 1 place du petit Collège, 69005 Lyon
04 78 42 03 61
www.gadagne-lyon.fr
DÉTAILS :
A bout de pédale est une performance créée à partir de l’expérience quotidienne de Chernor BAH, livreur uber et comédien de la Compagnie Waninga. Venu dans l’espoir de poursuivre ses études en informatique, Chernor n’a pas eu d’autre choix que d’enfourner le vélo, le scooter ou la trottinette pour répondre au rythme effréné des commandes. Il raconte le quotidien des travailleurs sans droits des plateformes de livraison. Articulée en trois temps, la performance A bout de pédale tente de retranscrire scéniquement la réalité des livreurs urbains, la répétition des gestes, des formules de politesse, la nécessité de tenir la cadence, de ne jamais “refuser” et d’éviter quoi qu’il arrive toute forme de retard. Pendant le shift, le personnage retrouve certains camarades de galère, la communauté des livreurs avec son lot d’entraide et de compétition. Les histoires circulent et vont bon train, qui s’est fait arnaquer, qui a eu un accident, qui tente un recours contre la plateforme, qui joue perso. Et puis, c’est le rendez-vous à l’OFPRA, l’argent patiemment mis de côté permettra, si l’Office de Protection des Réfugié·e·s et des Apatrides donne le précieux sésame… Une plongée dans l’univers impitoyable des livreurs, profession prisée par celles et ceux qui n’ont pas le droit de travailler légalement et pour le plus grand avantage des plateformes.