Le collectif ITEM est une structure de production indépendante composée d’une douzaine de photographes.
Sa production photographique fonctionne dans un dialogue permanent entre travaux individuels et projets collectifs, travaux personnels et travaux de commandes.
Les migrations sont au cœur du travail de plusieurs des membres du collectif, PAR EXEMPLE :
CRISE des migrants ou crise de l’accueil des refugiés ?
Une reflexion en images et en mots sur la base d’un travail en binôme du photographe bertrand gaudillere et de la journaliste catherine monnet
« Mon travail tente de montrer la réalité d’une problématique dont on entend aujourd’hui parler en terme de crise, celle des migrants ou des réfugiés… Je constate que ce n’est pas d’une crise des migrants dont il s’agit mais de la crise de leur accueil. C’est vrai que c’est un peu la fin de l’hospitalité politique et institutionnelle, mais heureusement pas la fin de l’hospitalité citoyenne, de l’engagement humain auprès de ceux qui sur la route de l’exil ont besoin de mains tendus pour avancer, survivre ou tout simplement sourire. Cette route est un peu la même pour tous, qu’ils viennent du Soudan, de l’Erythrée de Syrie, d’Afghanistan ou d’ailleurs, ils finissent par arriver sur les côtes italiennes. Après l’Italie, beaucoup cherchent à passer en France par la frontière du côté de Vintimille, non loin de la vallée de La Roya. Pour la plupart de ceux qui finissent par y arriver, l’étape suivante est à Paris, puis à Calais en vue de passer en Angleterre. »
« Pour essayer de raconter cette réalité, nous avons avec la journaliste Catherine Monnet, passé trois jours avec l’équipage de l’Aquarius, bateau de sauvetage affrété par S.O.S. Méditerranée et Médecins sans Frontières lors d’une escale à Trapani en Sicile, nous nous sommes rendu à Vintimille et la vallée De la Roya, sur les campements sauvages parisien ou le bidonville de Calais, cette jungle dont tous les médias ont tant parlé; et enfin à Briançon, nouvelle route de passe depuis la fermeture de la frontière à Vintimille. Les photos présentées sont issues de ces différents reportages à chaque fois réalisés en binôme avec la même journaliste » Bertrand Gaudillère – Photographe
MARCHE SANS FRONTIERE
Projet Collectif porté par Leonora Baumann, Franck Boutonnet, Romain Etienne, Morgan Fache, Jeanne Frank, Bertrand Gaudillère, Nicolas Leblanc, Cyril Marcilhacy, Hugo Ribes, Kasia Strek, Adrienne Surprenant, Jeremy Suyker / ITEM
Du 30 avril au 8 juillet 2018, une marche solidaire s’organise de Vintimille à Calais. Le collectif item va suivre la traversée de l’hexagone de bout en bout, réalisant une «carte photographique» d’une solidarité sans frontière.
« Le 30 avril prochain débute une marche nationale pour défendre l’accueil des migrants. De Vintimille à Douvres, soit 1400 km, la “Marche solidaire” reliera la frontière franco-italienne à la frontière franco-britannique, deux frontières bloquées pour empêcher l’entrée et la sortie du territoire aux migrants. Le cortège passera par une soixantaine de villes-étapes dont Nice, Marseille, Lyon, Paris, Lille et finira à Calais le 8 juillet. Initiée par l’association l’Auberge des migrants, cette marche cherche à mobiliser les Français et sera l’occasion de rencontres et d’échanges citoyens. Rassemblements, cortèges, repas et concerts rythmeront la traversée. Le collectif item a choisi de documenter cette initiative. Pendant dix semaines, les photographes se passeront le relais au fil des étapes. De la rencontre entre les acteurs de cette marche et la société civile, à la diversité des paysages traversée en passant par les moments de vie au gré de la marche, chaque photographe aura carte blanche pour raconter son parcours en revendiquant la singularité de son identité visuelle. D’une main collective, ils s’attacheront ainsi à dessiner une “carte photographique” d’une solidarité sans frontière. Ce travail collectif sera relater en temps réel pendant la marche, notamment sur les réseaux sociaux. Sa forme finale donnera lieu à l’édition d’un ouvrage à paraître dans la continuité de la Marche solidaire. »
DE L’INDE A LA REUNION, DE L’ENGAGISME A LA LIBERTE
PHOTOGRAPHIES DE MORGAN FACHE / item
« La colonisation est caractéristique du 19e siècle et la décolonisation du 20e siècle. Culturellement, la France est le pays qui a promulgué les droits de l’homme mais a aussi été un pays colonisateur qui a soutenu l’esclavage et l’oppression des peuples. Actuellement la colonisation et la décolonisation font objet d’un laborieux travail de mémoire. Au 19e siècle, l’économie de La Réunion repose essentiellement sur le commerce du café, mais surtout de la canne à sucre. Ces cultures nécessitent une main d’oeuvre importante recrutée par les riches propriétaires des terres dans le cadre de l’esclavage puis dans celui de l’engagisme. L’abolition officielle de l’esclavage à la Réunion a eu lieu le 20 décembre 1848 et laisse place à l’engagisme. L’engagé signe un contrat d’engagement (contrat de travail) envers un engagiste le liant pour une durée de 5 ans. Il doit donc percevoir un salaire, garde sa liberté de culte et bénéficie de la possibilité de rentrer dans son pays d’origine à la fin de son contrat. Mais, pour la majorité des engagés, la réalité fut toute autre. Les engagés, tout comme les esclaves, sont achetés sur des marchés et leurs conditions de travail sont équivalentes à celles des asservis. Entre 1860 et 1936, La Réunion accueille plusieurs dizaines de milliers de personnes (des engagés) venues de pays divers, en majorité de l’Inde, mais aussi de Madagascar, des Comores, du Mozambique, de Chine et d’Europe. Il faudra attendre le milieu du 20e siècle, pour que l’immigration libre et spontanée commence à remplacer l’engagisme. Durant cette période de l’engagisme, plus de 120 000 Indiens sont «importés» de la Côte Est de la péninsule. Ces femmes et ces hommes vont être à la base de la composante indienne des Indo-Réunionnais. Aujourd’hui, après trois ou quatre générations, que sont-ils devenus? Comment se sont-ils construits sur ce petit bout de terre de l’océan indien ? Les fils d’engagés ont-ils pu se reconstruire une identité, gravir l’échelle sociale et accéder à leur liberté ? »
Détails des projets sur : www.collectifitem.com/
CONTACT : MIKA SATO / mika.sato@collectifitem.com