Les étrangers dans la Grande Guerre (1914-1920)

Conférence de Stéphane Kronenberger, historien

 

Vendredi 23 novembre à 18h30

Médiathèque de Saint-Marcellin,1 Bd du Champ de Mars, Saint-Marcellin

Entrée libre

 

Si le titre Etrangers dans la guerre évoque généralement dans notre esprit, la présence des tirailleurs sénégalais, nous ignorons souvent que des grecs, serbes, agriculteurs du nord de l’Italie, des suisses… ont participé aux efforts de guerre en France pendant la 1ère guerre mondiale.

 

Stéphane Kronenberger, enseignant chercheur à l’université d’Aix en Provence, nous parlera de la présence de ces populations sur notre sol et dans notre région, de leur apport et de leur statut très différent : soldats, simples travailleurs ou techniciens d’encadrement. Et également de l’enrôlement des coloniaux dans l’armée française. Il a travaillé et publié sur l’histoire de la première guerre mondiale et l’immigration.

 

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Les étrangers dans la Grande Guerre (1914-1920)

Au cours du premier conflit mondial, des combattants coloniaux et étrangers participent certes à de nombreuses batailles. Mais on oublie souvent qu’à l’arrière (désigné par historiens comme le premier front de la Grande Guerre) des travailleurs civils ou militarisés venus de divers horizons apportent quotidiennement leur concours à la victoire finale.

Dès l’entrée en guerre, les agriculteurs, les ouvriers ou les commerçants et artisans étrangers sont confrontés au choix cornélien de demeurer en France ou de regagner leur pays, parfois quitté depuis plusieurs décennies. Le chômage consécutif à la fermeture des usines, le rappel pour des belligérants ou des puissances neutres de leurs ressortissants, voire un affolement excessif engendrent ainsi des départs volontaires ou forcés. Néanmoins, anticipant un conflit court, d’aucuns demeurent à leur poste et continuent à faire bénéficier la population des villes et villages français de leurs compétences. En outre, les sujets ennemis qui devaient être initialement simplement éloignés des frontières et envoyés dans l’intérieur du pays sont finalement internés dans des camps dits de concentration, c’est alors la première fois en France que des civils sont ainsi massivement retenus contre leur gré, et sans connaître à l’avance la durée de leur mise à l’écart.

A la suite du passage dans ces dépôts de commissions de classement, d’aucuns, appartenant notamment aux minorités nationales des empires de Guillaume II et François Joseph, sont certes reconnus comme francophiles et libérés, mais d’autres demeurent privés, partiellement ou totalement, de liberté pendant parfois plusieurs années, et ceci y compris après l’armistice. Les soubresauts de la Grande Guerre charrient par ailleurs vers l’arrière leurs flux d’évacués et de réfugiés belges, serbes ou en provenance des territoires annexés. L’attribution à ces infortunés d’une allocation sans contrepartie de travail étant perçue négativement par une frange de l’opinion, beaucoup se mettent volontairement au travail et contribuent de diverses manières à l’économie de guerre, d’autant que le retour dans leurs foyers s’éloigne de jour en jour à mesure que le conflit s’éternise.

La mise en place de la mobilisation industrielle, dans le cadre d’une guerre devenue totale, engendre également le recrutement de travailleurs venus de l’empire mais aussi de pays comme le Portugal, la Grèce ou la Chine. Dès leur arrivée en France, ces individus sont encartés, afin de permettre aux autorités de les contrôler, y compris à distance.

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Dans le cadre d’un événement porté par Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté autour du centenaire de la fin de la 1ère guerre mondiale (titre en cours de réflexion)

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