Italianité : l’immigration en ses lieux (Fin XIXe siècle-milieu XXe siècle)
29 novembre 2018, à 18h15
Cinéma- Théâtre Place René Cassin, 07350 Cruas
Entrée libre
Conférence par Stéphane Mourlane,
Maître de Conférences à AIX-Marseille Université et spécialiste de l’Immigration italienne en France
La conférence vise à montrer que l’intégration des immigrés italiens au sein de la société française n’a pas pour autant signifié une rupture totale avec la culture du pays d’origine. Afin de saisir les contours et les enjeux de cette italianité, il apparaît utile de porter attention sur les espaces d’expression et de diffusion de la culture italienne en France.
Il est d’usage de souligner la bonne intégration voire l’assimilation des Italiens en France. Sans que cela soit à remettre en cause, les migrants n’ont pour autant jamais totalement rompu avec leur pays d’origine. Ils ont notamment trouvé en France des espaces de construction, d’expression, de diffusion d’un ensemble de représentations fondées sur l’appartenance à une communauté d’origine, souvent désigné par la notion d’italianité, et qui se traduit par des formes de relations concrètes ou symboliques avec l’Italie. L’État italien a été l’un des principaux vecteurs de l’italianité au sein des « colonies » italiennes à l’étranger. Dès l’époque libérale, en France, comme ailleurs, les consuls sont chargés de maintenir et développer les liens avec la « mère-patrie ». Ils peuvent s’appuyer sur les comités de la Société Dante Alghieri, très actifs notamment dans la diffusion de la langue italienne. Avec le régime fasciste, à partir du milieu des années 1920, la pression s’accentue. Il s’agissait selon la propagande de « sauver l’italianité à l’étranger ». Au-delà de la constitution de structures du parti national fasciste (fascio), c’était surtout par l’action sociale et culturelle à destination notamment des plus jeunes, que les fascistes touchaient une part non négligeable des migrants. Dans les années 1930, la cinquantaine de Case d’Italia en France a pour ambition de rassembler les activités politiques, sociales et culturelles sous la tutelle fasciste et de devenir des lieux phares de l’italianité. Les lieux de piété ont été d’autres points d’enracinement. La fréquentation des églises – animées par des missionnaires investis également dans l’action sociale – la participation aux fêtes votives ou aux pèlerinages ont constitué pour les migrants italiens une manière de rester fidèles à leurs racines. Les associations d’entraide ou récréatives ont été aussi des lieux d’un entre soi sur la base d’une valorisation des origines tandis que des espaces de sociabilité plus informels, permettent le maintien d’un sentiment d’appartenance à une même communauté d’origine. Les cafés ont tenu une place essentielle. Tenus par un compatriote, ils ont pu servi de lieux de réunion à des organisations politiques ou syndicales. Mais, ils ont été surtout des lieux où l’on se retrouvait notamment pour jouer ou lire la presse italienne ou celle éditée en France par et pour les Italiens.
Contact : ASSOFITAL, avenue Saint Martin 26200 Montélimar – Alexandre Covelli : téléphone : 0671652081 – assofital@gmail.com www.assofital.fr
Mairie de Cruas , service culturel : Anna Cortese 0475 49 59 15
ASSOFITAL souhaite promouvoir langue et culture italiennes, par des cours de langue, des conférences, des sorties. L’histoire et la mémoire de l’émigration italienne constitue un des volets de son action. Elle organise un Festival du Cinéma italien qui offre aux cinéphiles une approche de la société italienne actuelle, mais aussi un miroir de son passé.
Porteurs : Association Culturelle Franco Italienne en Drôme Ardèche (Assofital) et Mairie de Cruas (07).
Action dans le prolongement du Festival du Cinéma Italien de Montélimar Le Teil du 6 au 13 novembre, organisé en partenariat avec La Communauté de communes Ardèche-Coiron et l’Agglomération de Montélimar