Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, nous dire quelques éléments importants de votre parcours, notamment en ce qui concerne votre intérêt pour le sujet des migrations ?
A la fin des années 90, j’ai fait ma thèse avec le sociologue Alain Tarrius sur la question de la mémoire des migrations. Je me suis intéressé à la manière dont se transmettent, ou pas, certains souvenirs de l’expérience migratoire. Cela m’a amené à mesurer l’importance des lieux dans le processus mémoriel. Et notamment à m’intéresser aux « villages nègres », qui sont en quelque sorte les ancêtres des bidonvilles en France. Un sujet dont l’ampleur historique a longtemps été mal connue dans notre pays en dépit de son importance.
Concernant les migrations, quelles sont les questions qui sont au cœur de votre travail de recherche ? Pourriez-vous présenter votre démarche, ses enjeux, vos partenaires ?
Je réfléchis sur la question des modalités selon lesquelles les migrants parviennent à se constituer une place sociale, identitaire, topographique dans nos villes. Pour cela, comme le faisaient les chercheurs de l’Ecole de Chicago, je privilégie le travail de terrain, les entretiens, les observations ; et comme eux aussi, j’utilise les outils de l’anthropologie visuelle. Depuis quelques années, je restitue mes travaux de recherche sous forme de documentaires pour toucher un large public. Cela m’amène à travailler avec des partenaires autres que ceux du champ académique, qu’ils soient institutionnels, associatifs…
Quelles sont vos possibilités de partager votre travail -vos recherches, les ressources qu’il constitue – avec le Réseau TRACES et le public de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
J’ai toujours été partisan d’une recherche qui puisse trouver un écho ou un intérêt du côté des non spécialistes. Je suis impliqué dans le réseau TRACES depuis longtemps. Et dans la mesure de mes disponibilités, je réponds toujours favorablement aux sollicitations lorsqu’il s’agit de diffuser les acquis de la recherche sur les migrations en dehors du cercle universitaire.