Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, nous dire quelques éléments importants de votre parcours, notamment en ce qui concerne votre intérêt pour le sujet des migrations ?

Je suis actuellement doctorante en sociologie rattachée au Centre Max Weber. Ma thèse interroge les enjeux identitaires et politiques de l’inhumation dans un contexte d’immigration (en particulier maghrébine).
https://www.centre-max-weber.fr/Valerie-Cuzol
Parallèlement, j’occupe un emploi de formatrice, principalement dans la section photographie d’un centre interprofessionnel de formation d’apprentis et d’adultes (CiFA Jean Lameloise de Mercurey 71) depuis plus d’une vingtaine d’année d’où un intérêt certain pour l’approche visuelle dans la recherche en sciences sociales.
Je suis également engagée dans le milieu associatif chalonnais (lutte contre les discriminations, solidarité internationale et membre d’un collectif de solidarité aux migrants) :
Organisation et coordination du réseau d’acteurs de la Semaine de la Solidarité Internationale (Festisol) sur le territoire du Grand Chalon en partenariat avec les principales structures culturelles, éducatives et institutionnelles depuis 2006.
Organisation de projections-débats autour du travail d’artistes photographes en partenariat avec le musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône et la Société des Amis du Musée depuis une quinzaine d’années.

Les migrations dans leurs différentes dimensions sont donc au cœur de mes préoccupations citoyennes et scientifiques.

Concernant les migrations, quelles sont les questions qui sont au cœur de votre travail de recherche ? Pourriez-vous présenter votre démarche, ses enjeux, vos partenaires ?

Mes recherches s’intéressent à la mémoire, à la mort, aux enjeux sociopolitiques de l’inhumation, à l’hospitalité funéraire et aux processus identitaires dans des parcours migratoires. Je reste très ouverte aux collaborations entre la recherche scientifique et la création artistique, et à tout ce qui peut renouveler les perspectives d’un objet d’étude et le mettre en débat dans l’espace public et non seulement académique.
Mon approche s’inscrit dans une démarche « ethno-bio-photo-graphique » des parcours migratoires, à la frontière entre les méthodes biographiques et les méthodes visuelles, ce qui m’a conduit à réaliser deux films documentaires :
Chibanis, mémoires d’exil
2014, co-réalisé avec le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, à partir d’une enquête biographique et photographique, réalisée auprès de personnes immigrées âgées d’origine maghrébine.
Quel côté de l’absence ?
2018, co-réalisé avec le photographe Frédéric Lecloux en partenariat avec le Musée Nicéphore Niépce et le Centre Max Weber, film de recherche sur les enjeux de l’inhumation en contexte d’immigration.
Teaser du film : https://vimeo.com/292694642
Mes principaux partenaires sont les institutions scientifiques et culturelles.

Comment pensez-vous pouvoir vous impliquer dans le Réseau Traces ? Quelles sont vos possibilités de partager votre travail -vos recherches, les ressources qu’il constitue – avec le Réseau TRACES et le public de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?

Je serais très heureuse d’intégrer le réseau Traces dont je suis l’actualité depuis plusieurs années. La réalisation de deux documentaires et les projections-débats qui les ont accompagnées ont montré la capacité de tels outils à créer de l’échange et à donner à réfléchir ensemble – protagonistes, public et chercheure – la singularité des parcours dans le temps et les déterminismes sociaux qui pèsent sur eux. Avec mon expérience de l’éducation populaire, je mesure tout l’intérêt de la médiation scientifique avec les différents publics.
Le film Quel côté de l’absence ? sur les enjeux de l’inhumation est en cours de reprogrammation (annulation ou report liés à la crise sanitaire). Plusieurs contacts avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes avaient été pris.
Enfin, mon sujet de thèse est apparu d’une triste actualité pendant la pandémie. Avec la fermeture des frontières, la question des choix du lieu de sépulture s’est posée de façon très brutale et demeure cruciale depuis plus d’un an pour les familles immigrées, surtout si elles sont de confession musulmane.

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