Vingt ans se sont écoulés depuis l’organisation de la première biennale Traces, en 2000.
À l’époque, la biennale est initiée par l’association ARALIS, bailleur social de la région Rhône-Alpes, et porte le nom de « forum régional des mémoires d’immigrés ».
Ce premier forum comporte 11 rencontres, et on y parle surtout des chibanis, ces anciens ouvriers qui se sont exilés en France pour le travail, et y sont restés. Il est ouvert par l’exposition « Armoires, mémoires », qui propose de découvrir la mémoire de ces anciens migrants à travers les armoires métalliques, seul lieu privatif des foyers-dortoirs.
L’objectif, dont bien peu se sont encore emparés à l’époque, est d’enrayer les processus d’oubli social qui entourent ces mémoires : il faut parler de ces personnes qui ont elles aussi construit la France, les reconnaître, et transmettre leur histoire.
Nous en sommes aujourd’hui à la 9ème édition de la biennale. Elle s’est étendue à l’Auvergne, et elle compte désormais plus de 200 propositions, portées par 250 acteurs.
L’objectif n’est plus seulement de parler des mémoires, mais de les faire revivre au présent, de relier la mémoire et l’actualité, de relier l’histoire, les faits, les récits et le politique, l’immédiat, le brûlant.
En cette occasion des 20 ans du réseau, nous avons mis en ligne les anciens programmes des biennales, ainsi que des articles écrits sur la biennale au cours de son histoire.