Expression artistique des personnes migrantes
Rencontres littéraires
Saint Etienne
Amicale laïque de Tardy
Sam 17 oct
De 14h à 18h
Gratuit
COVID > ATTENTION NOUVEAU LIEU : afin de respecter les conditions de précaution (distanciation, etc.) la rencontre aura lieu à :
Amicale laïque de Tardy : 86 Rue Vaillant Couturier, 42000, Saint-Étienne
A travers une sélection mêlant récits de vie, témoignages, analyse socio-politique et historique, cette programmation met à l’honneur plusieurs auteurs romanciers, bédéistes et chercheurs. Avec Fatima Ouassak, Valentine Boucq, Amandine Wadre Puntous, Kamel Mouellef, Farid Taalba, Nadim Ghodbane et Abdellatif Chaouite (revue Écarts d’identité). Ils nous embarquent dans l’histoire et le présent de l’immigration, où des figures d’hommes et de femmes gagnés par l’esprit de solidarité, de l’engagement, luttent ensemble pour leur dignité.
Chaque auteur interviendra dans le cadre d’un dialogue de quelques minutes avec un-e lecteur / trice, avant de laisser place aux échanges avec le public. Nous comptons environ 30 mn d’échanges avec chaque auteur-e.
Organisé par l’Amicale Laïque de Beaubrun et le réseau Traces
En partenariat avec la fête du livre de Saint-Etienne et l’association Le Grain
INFOS & RÉSERVATION
Amicale laïque de Tardy : 86 Rue Vaillant Couturier, 42000, Saint-Étienne
Réservation auprès de Nadim Ghodbane
nadim.ghodbane@wanadoo.fr
Détails :
Valentine Boucq (Scénario) Amandine Puntous (Dessin) – Corps en grève (Steinkis, 2020)
« Lyon, mars 1973. Le bidonville de Feyzin est menace de fermeture. Vingt-sept travailleurs tunisiens entament une grève de la faim afin d’obtenir la régularisation de leurs papiers. Durant les vingt loura que durera la grève, immigrés et Français lutteront ensemble, jusqu’au bout. La France « découvre » alors l’existence des bidonvilles, véritables taudis dans lesquels vivent près de 800 000 travailleurs étrangers.
Une histoire qui fait indéniablement échos à l’actualité les bidonvilles, « jungles » et campements de fortune perdurent et les droits humains restent bafoués. »
Kamel Mouellef, co-auteur des bandes dessinées Turcos : Le jasmin et la boue et de Résistants Oubliés. Des tirailleurs algériens aux résistants congolais il nous propose de redécouvrir le parcours de ces combattants que l’Histoire a oubliés à la faveur de ceux nés sur le territoire. Il est président de l’association Déni de mémoire.
BD : Résistants Oubliés : Kamel Mouellef (Auteur), Olivier Jouvray (Auteur), Baptiste Payen (Dessinateur) (Glénat, 2015)
De juin 1940 à la fin de la seconde guerre mondiale, des milliers de tirailleurs algériens, marocains, sénégalais, malgaches, indochinois, espagnols, italiens, tunisiens, déserteurs ou évadés des camps de prisonniers, gagneront les rangs des FFI (Forces françaises de l’intérieur) pour aider la Résistance contre l’occupation allemande. On en trouve au combat dans les maquis de plus de trente départements métropolitains…
Résistants oubliés rend hommage à ces combattants souvent oubliés par l’histoire officielle. À travers plusieurs récits indépendants les uns des autres, inspirés de faits réels, découvrez le rôle de ces « indigènes de la résistance ». Cet album d’utilité publique est conclu par un dossier compilant les photos, articles, témoignages et archives qui ont servi à sa réalisation.
Farid Taalba (sociologue, écrivain, président d’Echo des cités), Les contes de Mimoun Guélaille « Veste de paille »
À travers les cinq contes, le nouvelliste aborde les années 80 par la banlieue et l’envie furieuse d’exister qui animait les plus jeunes. Une époque où l’ainé de la fratrie allait faire son service militaire au pays, où les parents consultaient les guérisseurs pour juguler le chômage et les discriminations. Un temps où frauder dans le RER pouvait se solder par la mort et où la drogue décimait les familles et acculait les jeunes à se réfugier encore plus profondément dans les entrailles de leur cage d’escalier. C’était aussi le temps des fixeurs et des journalistes baroudeurs qui investissaient les quartiers comme des agents secrets ou des policiers. Une époque pas si lointaine finalement de celle que nous connaissons aujourd’hui… l’espérance en moins.
« Ces nouvelles de Farid Taalba retracent, dans un style mêlant humour et tragique, la vie des immigrés algériens et de leurs enfants dans la France des années 1970 et 1980, de la Goutte d’Or à la ville d’Aulnay, des hôtels meublés au journalisme branché de l’après « Marche des beurs ». »
Fatima Ouassak, politologue, cofondatrice du Front de mères, premier syndicat de parents d’élèves des quartiers populaires.
La puissance des mères, Pour un nouveau sujet révolutionnaire (La Découverte, 2020)
« Depuis la naissance de la Ve République, l’État français mène une guerre larvée contre une partie de sa population. Les jeunes des quartiers populaires descendants de l’immigration postcoloniale subissent une opération, quotidiennement répétée, de « désenfantisation » : ils ne sont pas traités comme des enfants mais comme des menaces pour la survie du système. Combien d’entre eux sont morts à cause de cette désenfantisation ? Combien ont été tués par la police en toute impunité ? Combien de mères ont pleuré leurs enfants victimes de crimes racistes devant les tribunaux ?
En s’appuyant sur les luttes menées par les Folles de la place Vendôme, dans les années 1980, comme sur les combats du Front de mères aujourd’hui, Fatima Ouassak montre, dans ce livre combatif et plein d’espoir, le potentiel politique stratégique des mères. En se solidarisant systématiquement avec leurs enfants, en refusant de jouer un rôle de tampon entre eux et la violence des institutions, bref, en cessant d’être une force d’apaisement social et des relais du système inégalitaire, elles se feront à leur tour menaces pour l’ordre établi.
Ce livre a l’ambition de proposer une alternative politique portée par les mères, autour d’une parentalité en rupture alliant réussite scolaire et dignité, et d’un projet écologiste de reconquête territoriale. Son message est proprement révolutionnaire : en brisant le pacte social de tempérance qui les lie malgré elles au système oppressif, les mères se mueront en dragons. »
Oh émigrant où vas-tu ?
Nadim Ghodbane (Les Éditions du Net, 2020)
Oh émigrant où vas-tu ? C’est la question que se posent toutes celles et tous ceux qui un jour quittent leurs familles, leurs villages, leur pays pour aller sous d’autres cieux chercher la fortune, la liberté, l’amour et ceux qui aspirent légitimement à toutes ces choses à la fois. Toutes sont des quêtes estimables et dignes. Je ne fais aucune différence quant aux motivations, toutes sont respectables et doivent être respectées. Vouloir une meilleure vie pour les siens et pour soi est tout aussi digne. Tous ont droit au même respect. Entre nostalgies d’un passé révolu et cri de colère contre un système qui ne respecte jamais la dignité de ces hommes venus de leur plein gré renforcé de façon décisive l’économie de ce pays. Combien de gens ont regretté leur choix, combien de rêves se sont brisés sur le mur de l’indifférence, du mépris et du racisme. Mais c’est trop tard, l’histoire a happé des générations entières. Ce récit n’est pas misérabiliste et larmoyant, il se veut être un simple rappel à la mémoire collective, un rappel ô combien nécessaire en ces moments doutes.
L’auteur est un militant engagé et un citoyen actif dans la société sur divers thèmes depuis plusieurs années. Puis, loin du tumulte des luttes militantes et du combat politique, qui parfois peut être cruel et sans âme, il pose ici ou là des mots, qui deviennent essai, poésie, pièce de théâtre et aujourd’hui un récit biographique.