La liste de films ci-après a été réalisée par le RÉSEAU TRACES afin de faciliter la diffusion publique de films, l’organisation de projections qui seraient l’occasion d’échanges, mais également pour alimenter toute démarche de recherche. Cette liste est bien sûr non exhaustive et sera mise à jour très régulièrement. Il s’agit de films qui sont recommandés par des membres du réseau Traces dans une grande diversité.

Nous pouvons aussi vous conseiller et vous orienter dans cette lite en fonction de thématiques ou de sensibilités qui vous intéresseraient plus particulièrement, sur simple demande en nous écrivant par email à reseau.traces@gmail.com .

1/ LONGS et MOYENS MÉTRAGES

—— A ——

A LUA PLATZ
de Jeremy GRAVAYAT (2018, France, 1h37)
Aux marges d’une banlieue parisienne en grande mutation, quelques familles roumaines cherchent des lieux où vivre. Depuis le village quitté, le bidonville rasé, les maisons occupées, leurs trajectoires retissent une histoire commune, faite de solidarités autant que de relégation. Devenus compagnons de route, nous fabriquons ce film ensemble, comme d’autres espaces habitables.

AMPHI Z – ON VIT ICI, ON RESTE ICI !
de Jordane Burnot (2021, France, 58 min.) 
En novembre 2017, une cinquantaine d’exilé.es est expulsée d’un campement de fortune devant un hôtel à la Part-Dieu. Ils décident, avec des étudiant.es d’occuper un amphi à l’université Lyon 2. Après plusieurs semaines d’occupation et face aux nouvelles menaces d’expulsion, ils réquisitionnent, avec l’aide de personnes solidaires, un bâtiment à Villeurbanne. À travers le parcours de ses protagonistes, ce film retrace une histoire de plus de deux ans, entre lutte pour la régularisation et le logement, organisation de la vie quotidienne et galères.

LES ARRIVANTS
de Claudine Bories, Patrice Chagnard (2009, France, 1h50)
Caroline et Colette sont assistantes sociales. À longueur de journées, elles reçoivent des familles qui viennent demander l’asile en France. Chaque jour il en arrive de nouvelles – avec ou sans bagages, avec ou sans passeport, dans des charters ou dans des camions bâchés. Un matin c’est Zahra, une jeune Erythréenne enceinte de huit mois ; un autre jour, les Kanesha, une famille du Sri Lanka avec ses deux enfants ; puis ce sera les Moulou, un couple d’Erythrée et son bébé ; et encore les Wong qui arrivent tout droit de Mongolie. Dans leurs regards épuisés, on peut lire à la fois une peur immense et une détermination sans faille. Ils viennent de si loin et ils attendent tant ! Comment répondre au flot débordant de toutes ces détresses, de tous ces besoins ? Avec ces familles, c’est le monde entier qui débarque dans la vie de Caroline et Colette, et dans la nôtre. Un monde chaotique et violent, bouleversant.

ATLANTIQUE
de Mati Diop (2019, Sénégal, 1h45)
Dans une banlieue populaire de Dakar, les ouvriers d’un chantier, sans salaire depuis des mois, décident de quitter le pays par l’océan pour un avenir meilleur. Parmi eux se trouve Souleiman, qui laisse derrière lui celle qu’il aime, Ada, promise à un autre homme. Quelques jours après le départ en mer des garçons, un incendie dévaste la fête de mariage d’Ada et de mystérieuses fièvres s’emparent des filles du quartier. Issa, jeune policier, débute une enquête, loin de se douter que les esprits des noyés sont revenus. Si certains viennent réclamer vengeance, Souleiman, lui, est revenu faire ses adieux à Ada.

L’AUTRE CÔTÉ DE L’ESPOIR
de Aki Kaurismäki (2017, Finlande, 1h40)
Khaled, un jeune Syrien, débarque sur le sol finlandais un peu par accident. Il se rend dans un poste de police pour y faire officiellement une demande d’asile qui lui est refusée. Khaled Il trouve alors refuge dans un local à poubelles, et croise le chemin de Wikström, un Finlandais en pleine crise de la cinquantaine.

AVEC LES MOTS DES AUTRES
 de Antoine Dubos (2020, France, 1h13)
À l’accueil de jour de Chambéry, l’Équipe Mobile Précarité et Psychiatrie reçoit des demandeurs d’asile en consultation. Ils viennent y déposer leurs mots, s’efforcent de nommer leurs souffrances, d’évoquer leurs cauchemars et leurs peurs, laissant échapper un sanglot, un cri de colère. Entre le monde des soignants et celui des patients, les interprètes jouent le rôle de passeurs, tentant de rendre au langage sa force et sa singularité. De séance en séance, les exilés cherchent à se réapproprier leur récit et esquissent leur reconstruction.

—— B ——

BARAQUES, VILLAGES NÈGRES ET BIDONVILLES
d’Oliver Chavanon et Frédéric Blanc (France, 2018, 2h09)
Pendant trois ans, Frédéric Blanc anthropologue et Olivier Chavanon sociologue ont mené une recherche à partir d’archives et de témoignages sur les lieux oubliés de l’immigration, à Lyon et dans ses environs, où des milliers d’étrangers ont souvent été contraints de se loger dans des quartiers de baraques plus ou moins précaires, quartiers qu’à partir du milieu des années 1950 on nommera « bidonvilles ».

LE BEL ÉTÉ
de Pierre Creton (2019, France, 1h21)
Robert, Simon et Sophie vivent au bord de la Manche dans un quotidien d’habitudes. Nessim va entrer dans leur vie, suivi d’enfants, que la situation politique de l’Afrique menace. Tous ont traversé la Méditerranée pour se réfugier en France. Ils vont vivre tous ensemble en Normandie le temps d’un été.

BEGZOR, BEGZAR
de Bijan Anquetil (2019, France, 59 min.)
Après un premier film, Bijan Anquetil retrouve Hamid et Sobhan, amis arrivés clandestinement d’Afghanistan, que la vie en Europe a séparés. Le premier est devenu réfugié politique. Le second, de tentatives en déportations, continue de chercher sa place. Begzor Begzar est la chronique mélancolique de deux destinées arbitraires. Passer les frontières, crier sa rage… Réaliser un film ensemble malgré ce qui nous sépare. « Begzor Begzar » : « Laisse-moi et poursuis ton chemin » comme le dit la chanson qui donne son titre au film.

LE BON GRAIN ET L’IVRAIE
de Manuela Frésil (2018, France, 1h34)
En 2015, Manuela Frésil rencontre les familles qui vivent à la rue à Annecy. Elle filme une année durant la vie des enfants qui vivent là leur vie d’enfants tandis que les parents silencieux et inquiets tentent de préserver un semblant de vie de famille. Les conditions de vie sont rudes et plus encore quand sur décision du préfet le Centre qui les héberge ferme. L’hôtel social, le square au centreville, l’appartement prêté, toutes les nuits il faut trouver où dormir. Et pour ces enfants se raconter une normalité entre l’école et le foyer. Même lorsque c’est l’hiver, lorsqu’il neige dehors et que la gare est le seul refuge pour la journée, personne ne songe à rentrer au pays. Ce pays n’est souvent déjà plus que celui de leurs parents pour ces enfants qui manient la langue française comme s’ils étaient nés là.

BRÛLE LA MER
de Maki Berchache, Nathalie Nambot (2014, France, 1h15)
Brûle la mer se tient au croisement paradoxal entre l’énergie vive d’une révolution en cours, l’élan d’un départ vers l’Europe, et la violence d’un accueil refusé. Le film guette ce qui constitue la trame sensible d’une existence à un moment de rupture. Ce qu’il y a d’infime, de plus commun, loin de l’exotisme, mais hanté par le rêve, comme un appel. Il ne s’agit pas d’un film sur l’émigration ou la révolution, c’est un essai sur la liberté ou plutôt de liberté : une tentative d’évasion réelle et fictive auquel la fabrication d’un film participe, prenant part de ce processus d’émancipation : brûle la mer, les frontières, les lois, les papiers… Qu’est-ce que rompre avec sa vie passée, quitter son pays, sa famille où prévalent encore vaille que vaille des liens très forts de solidarité, d’entraide et un attachement ancestral à la terre, pour rejoindre le monde mythifié et dominé par les rapports capitalistes. Qu’est-ce que c’est : « vivre sa vie ? » Ainsi s’expriment, tout à fait clairement les réalisateurs qui, loin des clichés sociologiques, ont d’abord choisi de faire entendre quelques voix. (Jean-Pierre Rhem, FID Marseille 2014)

—— C ——

CERTIFIE EXACT « LES ETRANGERS »
de Catherine Dehaut, Etienne de Grammont, Gilles Klotchkoff, Jean-Claude Larrieux, Carlos de los Ilanos, Henri Roux, Marcel Trillat et Frédéric Variot (1970, France, 54min)
Ce documentaire montre sans fard les bidonvilles et taudis d’Aubervilliers et Saint-Denis. Composé d’images prises sur le vif et de témoignages, ce film dénonce avec force la politique alors suivie par la France en matière d’immigration. On va, très simplement, rencontrer les étrangers à la gare d’Austerlitz où ils arrivent avec tous leurs bagages, dans les quartiers d’Aubervilliers ou de Nanterre qu’ils occupent, puis sur les chantiers où ils travaillent. Si la parole des immigrés est mise en avant, s’entendent également celle des syndicalistes accompagnant les luttes de ces travailleurs invisibles, celle des maires communistes de Seine-Saint-Denis confrontés à la concentration forcée, sur leurs communes, de cette population et celle des passants compatissants ou au contraire, dédaignant ces indigènes bien heureux de s’entasser dans des caves insalubres. 

LE CHANT DOUX AMER DES HIRONDELLES
de Indika Udugampola (2018, France, 69 min.)
Arrivé(e)s dans les années 60/70, ils, elles nous parlent de ce temps où Oyonnax, pour répondre aux besoins d’une industrie en plein développement, accueillait sans compter ces hommes et femmes venu(e)s d’Espagne du Portugal d’Algérie ou du Maroc… Emigré(e)s-immigré(e)s qui contribuèrent à faire de la petite bourgade d’Oyonnax, le plus grand pôle de plasturgie de notre pays.

CHEZ JOLIE COIFFURE
de Rosine Mbakam (2018, Belgique, 1h10)
Le parcours migratoire de Sabine commence au Cameroun dans les agences de recrutement pour femme de ménage au Liban. Sabine séjourne au Liban où elle est réduite en quasi esclavage. Elle quitte le Liban pour la Belgique. Dans le quartier Matongé, elle est gérante d’un salon de coiffure en attendant que sa situation se régularise. Dans ce salon de 8m2, Sabine et les autres coiffeuses s’organisent et s’entraident pour faire face à la clandestinité. Elles travaillent 13 à 14 heures par jour sous la menace de la police qui patrouille et le regard des touristes de tous âges qui les regardent et les photographient comme des objets en vitrine.

—— D ——

DÉPLACER LES MONTAGNES
de Lætitia Cuvelier, Isabelle Mahenc (2019, France, 1h20)
Dans nos montagnes, là où nous avons choisi de vivre, nous voyions des espaces de liberté, des cols, des passages et des invitations au voyage. Nous avons vu une frontière se dessiner, de la violence contre les personnes exilées, des drames et des élans de solidarité. Nous avons vu des portes s’ouvrir, des liens se nouer à la croisée de ces chemins d’exil et d’hospitalité. Nous avons eu envie de faire raconter cette aventure par ceux qui arrivent et celles et ceux qui accueillent. Parce que cette histoire de rencontres dit quelque chose de nous et du monde dans lequel nous vivons. Anne, Yves, Fanfan, Max et Alia habitent les vallées du Briançonnais. Les chemins de l’exil ont conduit Ossoul, Abdallah, Ali et Boubacar dans ces montagnes frontière et refuge. Comment se rencontrent-ils ? Quels sont leurs rêves, leurs colères et leurs espoirs ? Comment tentent-ils de déplacer des montagnes ? Dans leurs récits et dans les moments de fraternité qu’ils partagent, s’esquissent des réponses et d’autres interrogations…

DE CENDRES ET DE BRAISES
de Manon Ott (2018, France, 1h13)Portrait poétique et politique d’une banlieue ouvrière en mutation, le film nous invite à écouter les paroles des habitants des cités des Mureaux, près de l’usine Renault-Flins. Qu’elles soient douces, révoltées ou chantées, au pied des tours de la cité, à l’entrée de l’usine ou à côté d’un feu, celles-ci nous font traverser la nuit jusqu’à ce qu’un nouveau jour se lève sur d’autres lendemains possibles.

DEMAIN EST SI LOIN
de Muriel Cravatte (2019, France, 1h28)
Chaque jour, des exilés tentent de traverser la frontière franco-italienne à pied pour rejoindre la France, empruntant des itinéraires de montagne dangereux pour échapper aux traques policières. Arrivés à Briançon, ils sont accueillis pendant quelques jours au Refuge Solidaire, hébergement d’urgence géré par des bénévoles. Entre harcèlement policier et criminalisation, les solidaires qui viennent en aide aux exilés s’organisent pour continuer à agir.

DEPORTADO
de Nathalie Mansoux (2012, Portugal, 67 min.)
Comment s’enraciner au pays de ses racines ? Le paradoxe n’est qu’apparent pour les expulsés d’Amérique qui, résidents aux États-Unis où ils vivent parfois depuis l’âge tendre, retrouvent soudain la terre de leurs ancêtres açoriens pour cause de « double peine ». « Deportado » explore les conséquences d’un changement législatif de 1996 qui autorise l’expulsion automatique des détenus, guère informés au moment où le parquet les encourage à plaider coupable. Jamais pourtant Nathalie Mansoux n’emprunte la voie du documentaire argumentatif. La force de son film tient dans le contraste sidérant entre les paysages ouverts, presque paradisiaques, de l’archipel portugais et l’absence d’horizon vital à laquelle les ex-détenus sont confrontés. Guide touristique, « atelier énergie » et antidépresseurs à gogo au foyer, tout semble programmé pour faire oublier les barreaux invisibles. Mais la vacuité que restituent les cadrages et le montage, les moments de suspension temporelle qui disent le désœuvrement psychique, rendent au ras des sens l’archaïsme de cette expulsion. Privés de leur réseau familial qui subsistait lorsqu’ils étaient en prison, les Luso-américains de Deportado rappellent douloureusement les bannis de la Grèce antique. (Charlotte Garson, cinéma du réel 2013)

DES FIGUES EN AVRIL
de Nadir Dendoune (2017, France, 58 min)
Le film Des figues en avril dessine le portrait drôle et bouleversant de Messaouda Dendoune, filmé par son fils Nadir. Au delà de la personnalité attachante, malicieuse, déterminée et passionnée de la vieille dame de 82 ans, on la découvre au quotidien dans son deux pièces de l’Ile Saint Denis, ponctué par la présence invisible de l’absent. Elle apprend désormais à vivre seule depuis que son mari Mohand, atteint de la maladie d’Alzheimer, a été placé en maison médicalisée. Messaouda, bercée par ses chanteurs kabyles emblématiques, comme Slimane Azem, raconte avec fierté, sa France des quartiers populaires et le devenir de ses enfants.

DES SPECTRES HANTENT L’EUROPE
de Maria Kourkouta & Niki Giannari (2016, France/Grèce, 1h39)
La vie quotidienne des migrants (Syriens, Kurdes, Pakistanais, Afghans et autres) dans le camp de Idomeni. En attendant de traverser la frontière gréco-macédonienne : des queues pour manger, pour boire du thé, pour consulter un médecin. Un jour, l’Europe décide de fermer ses frontières une bonne fois pour toutes. Les « habitants » de Idomeni décident, à leur tour, de bloquer les rails qui traversent la frontière.

—— E ——

LES ÉCLATS
de Sylvain George (2011, France, 1h24)
Éclats de voix, éclats de rire, éclats de rage ; bribes de mots, d’images et de mémoire ; paroles de migrants d’Afrique, Moyen-Orient, Europe ; souffle du vent, geste du soleil au couchant, reflets rouge-sang ; rafles policières, cour d’injustice, dans la jungle, au bord du canal, au bord de la mer, regardant l’Angleterre…

EN-QUÊTE D’UN REFUGE
de La Louce, collectif d’artistes vidéastes (2019, FRANCE, 1H15)
Depuis le mois d’octobre 2017, de jeunes ligériens mènent une enquête de terrain sur l’accueil de réfugiés dans leur département. A la manière de journalistes, ils ont rencontré et interviewé des réfugiés, des élus, des travailleurs sociaux, des bénévoles, des avocats et les services de l’Etat pour lutter contre les idées reçues. Grâce aux témoignages recueillis, les jeunes cosignent avec La Louce, collectif d’artistes vidéastes, En-quête d’un refuge, un film documentaire.

ENTRE LES FRONTIÈRES
de Avi Mograbi (2016, Israël/France, 1h24)
Le réalisateur Avi Mograbi et le metteur en scène Chen Alon partent à la rencontre de demandeurs d’asile Africains que l’État d’Israël retient dans un camp en plein désert du Néguev. Ensemble, par le biais d’un atelier inspiré du « Théâtre de l’Opprimé », ils questionnent le statut de réfugié. Quel est l’élément déclencheur qui pousse un jour ces hommes et ces femmes à abandonner tout ce qu’ils possèdent pour plonger vers l’inconnu ? Pourquoi Israël, terre des réfugiés, refuse de considérer le sort de ces exilés que la guerre et les persécutions ont jetés sur les routes ?

L’ESCALE
de Kaveh Bakhtiari (2013, Grèce, 1h40)
À Athènes, le modeste appartement d’Amir, un immigré iranien, est devenu un lieu de transit pour des migrants qui, comme lui, ont fait le choix de quitter leur pays. Mais la Grèce n’est qu’une escale, tous espèrent rejoindre d’autres pays occidentaux. Ils se retrouvent donc coincés là, chez Amir, dans l’attente de papiers, de contacts et du passeur à qui ils confieront peut-être leur destin…

ET NOUS JETTERONS LA MER DERRIÈRE VOUS
de Noémi Aubry, Jeanne Gomas, Clément Juillard, Anouck Mangeat (2014, France, 1h11)
Dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, on jette de l’eau derrière celui qui s’en va pour qu’il revienne en bonne santé. On les appelle, migrants, kaçak, metanastes alors qu’ils sont Aziz, Sidiqi, Housine,Younes. Nous traversons avec eux ces villes non-lieux et ces zones frontières, grandes comme des pays entiers. Du foyer au chaos de la Grèce en crise, en passant par les rues d’Istanbul. En filigrane de leur voyage, les rêves, les espoirs qu’ils portent. Il n’en est qu’à son début, et ne trouvera peut-être jamais de fin. C’est l’histoire d’une Europe, de ses réalités, de ses frontières et de ses polices. C’est une histoire d’exil. Comment se raconter, dire son voyage, quand il s’agit de sa vie. Le film est cette rencontre, un voyage croisé qui permettrait la parole. A l’instar d’une frontière, de la langue, des statuts, des lieux possibles pour se voir, on se croise et on s’arrête. Un autre voyage commence alors. Et c’est l’eau de toutes les mers traversées que nous jetons derrière leurs pas.

ETOILE AUX DENTS OU POULOU LE MAGNIFIQUE
de Derri Barkani (1971, France, 83min.)
Un jeune écrivain public algérien mène à Paris une vie désinvolte avec ses amis : Poulou, un boxeur raté, et Ama, un voleur maladroit. Ce n’est qu’après leur départ qu’il comprend son isolement et sa marginalisation. Les images aussi bien que les sons contribuent à renforcer le sentiment que Paris est une ville où il est à la fois chez lui et terriblement étranger.

ÉTRANGES ÉTRANGERS
de Marcel Trillat, Frédéric Variot (1970, France, 60 min.)
Marcel Trillat s’est rendu dans les bidonvilles d’Aubervilliers et de Nanterre, à la rencontre d’immigrés d’origines portugaise et africaine. Composé d’images prises sur le vif et de témoignages, ce film dénonce avec force la politique alors suivie par la France en matière d’immigration.
Dans la nuit du 31 décembre 1969 au 1er janvier 1970, cinq travailleurs noirs meurent asphyxiés dans un foyer à Aubervilliers. Dans le contexte de l’après-68, ce drame va connaître un retentissement national, à la fois politique et médiatique. Marcel Trillat et Frédéric Variot réalisent alors « Étranges étrangers », un documentaire qui montre sans fard les bidonvilles et taudis d’Aubervilliers et Saint-Denis.

EXILS ADOLESCENTS
d’Antoine Dubos (2018, France, 1h10)
Yakouba a 16 ans quand il débarque seul à Lyon. Il rejoint un collectif de mineurs étrangers qui luttent pour leurs droits et en devient un des porte-voix. Arrivés en France en tant que mineurs isolés, ils ont été pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Mais à l’aube de leur majorité, ils deviennent des sans-papiers aux yeux de la préfecture qui leur demande alors de quitter le territoire. Ce film suit leur parcours dans ce difficile passage à l’âge adulte, au moment où grandir revient à devenir hors-la-loi.

—— F ——

FEMMES DE MENINGES
de Guillaume Estivie (2020, France, 52 min.)
L’aventure improbable d’un collectif de femmes de ménage engagées dans un projet théâtral autour de l’immigration, l’exil et l’invisibilité sociale. Au fil des ateliers et des répétitions où elles jouent leur propre rôle, elles se confient sur leurs parcours. Six mois pour brûler les planches, revendiquer la fierté de leur métier et faire un grand remue-ménage dans nos idées reçues….

FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA
de Gianfranco Rosi (2015, Italie, 1h49)
Samuele a douze ans et vit sur une île au milieu de la mer. Il va à l’école et adore chasser avec sa fronde. Il aime les jeux terrestres, même si tout autour de lui parle de la mer et des hommes, des femmes, des enfants qui tentent de la traverser pour rejoindre son île. Car il n’est pas sur une île comme les autres. Cette île s’appelle Lampedusa et c’est une frontière hautement symbolique de l’Europe, traversée ces vingt dernières années par des milliers de migrants en quête de liberté.

—— G ——

LA GLOIRE DE NOS PERES
de Daniel Pelligra
(2007, France, 63 min.)
Le film retrace l’itinéraire d’une dizaine de pères immigrés du quartier populaire Mermoz, à Lyon. Il veut recueillir la mémoire de ces hommes discrets, ces « ombres sans écart », selon le mot de Daniel Pelligra, anthropologue et cinéaste, qui a recueilli ces récits d’exil, et ces tranches de vies immigrées en France… Daniel Pelligra fut aussi un des fondateurs du Réseau Traces dont nous fêtons aujourd’hui les 20 ans.

LA GUERRE DES CENTIMES
de Nader Samir Ayache (2019, France, 37 min.)
Ce film retrace, le temps d’une livraison, la vie de deux coursiers à vélo à Paris. Tous deux étrangers, Omar et Marwen sont venus en France pour un rêve ; ils se retrouvent à pédaler pour leur survie. À travers ce double portrait intime, nous découvrons le quotidien de beaucoup de jeunes étudiants, mais aussi de pères de famille, qui (re)mettent leur vie en jeu pour réussir à s’en sortir dans ce nouveau système économique.

GREEN BOYS
de Ariane Doublet (2019, France, 1h12)
Alhassane, 17 ans, a quitté la Guinée et arrive seul en France après un éprouvant périple. Accueilli dans un village en Normandie, il rencontre Louka, 13 ans. Entre les deux garçons une amitié naît et s’invente jour après jour. Ce qui les sépare les lie tout autant que ce qui les unit. Durant l’été, ils construisent une cabane sur la falaise qui surplombe la mer. Comme une zone de liberté, elle sera un lieu secret de l’enfance et le refuge des blessures.

—— H ——

LE HAVRE
de Aki Kaurismäki (2011, Finlande, 1h33)
Marcel Marx est cireur de chaussures dans la ville portuaire du Havre. Il mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique.

L’HÉROÏQUE LANDE, LA FRONTIÈRE BRÛLE
d’Elisabeth Perceval et Nicolas Klotz (2017, France, 3h45)
En hiver 2016, la Jungle de Calais est une ville naissante en pleine croissance où vivent près de 12 000 personnes. À l’automne 2017, l’Etat organise le démantèlement définitif de la Jungle. Mais la Jungle est un territoire mutant, une ville monde, une ville du futur ; même détruite, elle renait toujours de ses cendres.

LES HOMMES DEBOUT
de Jeremy Gravayat (2010, France, 1h15)
Traverser les ruines de l’usine, se souvenir des gestes répétés tant de fois en ces lieux. Entendre les voix des ouvriers rassemblés dans la cour et le silence des machines arrêtées. Parcourir la ville, dans la boue des chantiers, partir à la recherche d’un travail. Frapper la pierre et la brique, regarder les choses lentement s’effondrer. Repérer les lieux, s’y introduire, changer les serrures, remettre en route l’électricité. Se rassembler dans la nuit, allumer un feu, construire de nouveaux abris. Raconter toujours la même histoire, celle qui fait tenir les hommes debout. Mémoire des luttes des travailleurs immigrés à l’usine Penarroya.

—— I ——

IS IT A TRUE STORY TELLING?
de Clio Simon (2018, FRANCE, 42 min.)
Ce pourrait être l’histoire d’une image manquante, celle des services de l’immigration et de l’asile qui ne se donnent pas à voir si facilement, ou celle d’une image de cinéma qui ne sait plus quelle croyance véhiculer. A partir d’entretiens et d’enquêtes sociologiques menés auprès de personnes rattachées aux services de l’immigration et de l’asile, ce n’est pas le mythe médiatique de la crise migratoire qui apparaît, mais bien la réalité brute et invisible de la crise de l’accueil des institutions françaises.

—— J ——

J’AI MARCHÉ JUSQU’À VOUS
de Rachid Oujdi (2016, France, 52 min.)
Ils ont moins de 18 ans, on les appelle les « Mineurs Isolés Etrangers ». Venus seuls, principalement d’Afrique et du Moyen Orient, ces voyageurs sans visas débarquent à Marseille, au terme d’un long périple. En attendant leur majorité, ils sont censés se trouver sous la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance. Mais avant cette « mise à l’abri » rarement immédiate, ces jeunes subissent la rue, les réseaux malveillants et la suspicion des institutions. Un parcours éprouvant qui révèle un double paradoxe. Car à leur majorité, ces jeunes n’auront, peut-être, pas la possibilité de rester sur le territoire français.

LA JUNGLE DE DUNKERQUE – LE VOYAGE D’UN REFUFIE VERS LONDRES
de Payam Maleki Meighani (2020, Iran, 3h02)
Filmé dans des centres d’accueil de demandeurs d’asile à Amiens, dans la fameuse « jungle » au nord de la France, à Gare du Nord et dans le métro à Paris, ce film est une « odyssée de l’exil, aux tréfonds de la France. Territoire cauchemardesque, mortellement dangereux, révélé par la parole vivace, violente, désespérée, d’hommes poussés aux confins de la misère. Une expérience cinématographique qui doit beaucoup à l’engagement total, « à la vie à la mort », de son réalisateur, iranien tout comme ses camarades d’errance. » S. Bonnefoi & A. Faucheux (États généraux du film documentaire de Lussas)

—— K ——

—— L ——

LIBRE
de Michel Toesca (2018, France, 1h40)
La Roya, vallée du sud de la France frontalière avec l’Italie. Cédric Herrou, agriculteur, y cultive ses oliviers. Le jour où il croise la route des réfugiés, il décide, avec d’autres habitants de la vallée, de les accueillir. De leur offrir un refuge et de les aider à déposer leur demande d’asile. Mais en agissant ainsi, il est considéré hors la loi… Michel Toesca, ami de longue date de Cédric habitant aussi la Roya, l’a suivi durant trois ans.

LIGNES DE PARTAGE
de Thierry Mennessier (2017, France, 55 min.)
Tenir droit et se reconstruire. Vivre la nuit, vivre le jour… Le temps s’écoule, au rythme des attentes, des espoirs et des inquiétudes. Famille et solitude, marcher et exister… Des histoires de vies, des personnages choisis, des parcours singuliers dans une ville moyenne de province. Chacun a quitté un enfer pour une promesse d’Eldorado pétri de contradictions. Chaque petite victoire n’est que le début d’autres combats à mener : on suit celui qui n’a pas de papier et qui consulte pour soigner une vieille blessure, cette autre qui, en commission, espère ne pas être déboutée de son droit d’asile temporaire, celui qui est en règle et qui doit réapprendre à vivre, loin de ceux qu’il a quitté, ou encore celui qui n’a rien fait de tout le jour…Dans cette l’attente, certains bénéficient d’une maigre pension, d’autre pas. Alors, Pierre coupe les cheveux, Koffi enseigne, Doussou écrit et danse, Reza court dans la montagne… D’abord se tenir droit, puis se reconstruire…Comment faire ensuite pour se loger, se nourrir, ou bien simplement aimer, quand on est sans papier, sans titre de séjour ? Comment penser ses blessures quand on a subit des traumatismes qui nous ont poussé à fuir notre pays d’origine ? Comment vivre l’exil, la solitude ? Comment communiquer et apprivoiser de nouveaux codes culturels ? Parfois les associations pallient aux vides juridiques et aux absences gouvernementales. Chainons invisibles, maillons anonymes, ils accompagnent, complètent. Le film tente d’aborder ces problématiques en suivant les gestes quotidiens de quelques demandeurs d’asile.

—— M ——

MAITRES
de Swen de Pauw (2021, France, 1h27)
Christine Mengus et Nohra Boukara sont avocates. Elles sont spécialisées en droit des étrangers, un des domaines de leur profession en proie à des difficultés toujours plus nombreuses. En huis clos dans le quotidien de leur cabinet, restitué avec les moyens du cinéma direct, se développe un récit inédit sur la problématique des réfugiés et des migrations. « La justice c’est une machine qui balaye ce qui dépasse de la norme et en particulier les petits. C’est bien beau de dire que nul n’est censé ignorer la loi, mais la plupart des gens ignorent leurs droits. L’enjeu, il est là ».

MELTEM
de Basile Doganis (2019, France, 1h30)
Un an après la mort de sa mère, Elena, jeune Française d’origine grecque, retourne dans sa maison de vacances sur l’île de Lesbos. Elle est accompagnée de ses amis Nassim et Sekou, deux jeunes banlieusards plus habitués aux bancs de la cité qu’aux plages paradisiaques. Mais les vacances sont perturbées par la rencontre avec Elyas, jeune Syrien réfugié depuis peu sur l’île, qui fait basculer le destin d’Elena et de ses amis.

MÉMOIRES D’IMMIGRÉS, L’HÉRITAGE MAGHRÉBIN
de Yamina Benguigui (1997, France, 2h40)
1. Les Pères – 2. Les Mères – 3. Les Enfants
L’histoire de la communauté musulmane de France date du début du XXe siècle. Cette communauté a participé à la libération du territoire national au sein de l’armée ou de la Résistance puis à la reconstruction du pays… Voilà en effet presqu’un demi-siècle que l’enjeu de son intégration au sein de la société française est au cœur du débat national. La série Mémoires d’immigrés se propose de retracer cette histoire au travers du témoignage de trois générations. Il s’agira de faire le récit de ces arrivées massives d’immigrés maghrébins, venus travailler en France à la demande de la France. Puis, celui de leurs épouses que la loi autorise à rejoindre. Enfin, celui de leurs enfants dont l’histoire se situe entre l’origine de leurs parents et la leur, en France. Trois heures de la grande Histoire faites de récits de la petite histoire.

LES MESSAGERS
de Hélène Crouzillat et Laetitia Tura (2014, France, 1h10)
Du Sahara à Melilla, des témoins racontent comment ils ont essayé de franchir la frontière qui les mènerait en Europe. Ils racontent comment ils ont frôlé la mort, qui a emporté leurs compagnons de route, migrants engloutis littéralement et symboliquement dans la frontière.

MIDNIGHT TRAVELER
de Hassan Fazili (2019, RU/Qatar, 1h27)
Lorsque les Talibans mettent sa tête à prix, le réalisateur Hassan Fazili est contraint de fuir son pays avec sa femme et ses 2 filles. Commence alors un périple incertain et dangereux. Pendant 3 ans, il filme sa famille et leur vie d’attente et de peur. Avec son téléphone portable, il filme la lutte quotidienne qu’est devenue leur existence, ses filles qui grandissent dans des camps de transit, et l’amour qui les unit. Il filme pour ne pas être oublié. Il filme pour ne pas devenir fou.

MIRAGES
de Olivier Dury (2008, France, 46 min.)
Chaque jour, à mille lieues d’ici, des dizaines d’hommes porteurs d’un espoir inouï s’en vont, désireux d’atteindre l’Europe. Durant les premiers jours de leur traversée entre Agadez et Djanet, entre Niger et Algérie, les émigrants doivent affronter le temps du désert, ses stases, ses accélérations foudroyantes, son immobilité minérale. Cette épreuve qui les traverse fait d’eux des sans-papiers. C’est durant ce trajet que le film les singularise, les détourne un instant de l’invisibilité qui les attend.

THE MILKY WAY
de Luigi D’Alife (2020, Italie, 1h24)
De jour, les montagnes entre Clavière et Montgenèvre sont traversées par des milliers de skieurs sur la neige du domaine skiable « La Voie Lactée ». De nuit, elles sont parcourues en cachette dans les bois par des dizaines de migrants qui laissent l’Italie pour continuer leur voyage au-delà de la frontière française. The Milky Way est l’histoire de la solidarité des habitants et des dangers affrontés par les migrants, racontée à travers des histoires de vie et une graphic novel animée ayant comme toile de fond le monde de la montagne et la conscience que – tout comme à la mer – ici on ne laisse personne seul.

MOI JE SUIS AVEC LA MARIÉE
de Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande, Khaled Soliman Al Nassiry (2014, Italie, 1h38)
C’est l’histoire d’un voyage de trente mille kilomètres, du nord de l’Italie (Milan) à la Suède, d’un groupe de Palestiniens et de Syriens ayant fui la guerre. Pour passer les frontières blindées d’une partie de l’Europe, ils imaginent un stratagème : un faux cortège nuptial avec sa mariée et ses invités. Quel policier s’aviserait de perturber la noce en leur demandant leurs papiers d’identité ? Raconté en prise direct, le voyage se déploie d’un pays à l’autre, se jouant des confins interdits pour devenir un film, Moi, je suis avec la mariée est « une histoire fantastique et pourtant terriblement vraie.»

MORABEZA, LA FORCE DU MOUVEMENT
de Jérémy Billon et Benjamin Vallet (2019, France, 1h16)
Le Cap-Vert est l’un des plus petits pays d’Afrique, mais aussi l’un de ceux dont la population migre le plus avec plus d’un citoyen sur deux vivant hors du pays. Après un voyage sur l’archipel, deux jeunes auvergnats décident de partir à la rencontre des capverdiens installés proche de chez eux pour comprendre pourquoi tant d’entre eux ont choisi de prendre la route et ce qu’ils ont trouvé de notre côté de l’Atlantique. Au fil des rencontres, une autre interrogation émerge : et si dans la morabeza capverdienne (joie de vivre, ouverture à l’autre en créole) se cachait une des clés pour lutter contre son pendant du vieux continent, la morosité ?

LA MORT DE DANTON
de Alice DIOP (2011, France, 64 min.)
Steve a 25 ans, la dégaine d’un « loulou des quartiers » ceux-là même qui alimentent chaque jour les faits-divers sur la violence des banlieues. Il faut dire que « petite racaille », il l’était encore il y a quelques mois. Avec ses potes, compagnons d’infortunes, il « tenait les barres » de sa cage d’escalier, rêvant d’une vie meilleure entre les vapeurs des joints qu’ils se partageaient entre amis. En septembre 2008, il décide subitement de changer de vie. À l’insu de ses copains du quartier, il entame une formation d’acteur au cours Simon, une école de théâtre parmi les plus prestigieuses en France. Depuis, Steve embarque chaque jour dans son RER B. Depuis la station d’Aulnay il rejoint Paris et l’univers doré des enfants bien nés. Bien plus qu’un voyage social c’est un parcours initiatique qu’il entame dès lors, en tentant de faire de ce rêve d’acteur une entreprise de reconstruction. Ce film suit Steve à ce tournant de sa vie et tente de raconter sa difficile métamorphose.

LA MORT DU DIEU SERPENT
de Damien Froidevaux (2014, France, 90 min.)
Suite à une bagarre qui tourne mal, Koumba, 20 ans, est expulsée au Sénégal. Arrivée en France à l’âge de 2 ans, elle avait négligé de demander la nationalité française à sa majorité. La jeune Parisienne agitée se retrouve en 48 heures dans un village sénégalais perdu dans la brousse, loin de sa famille et de sa vie à Paris. Récit de cinq ans d’exil : du fait divers à l’épopée tragique.

—— N ——

NOUS
de Alice Diop (2020, France, 1h55)
« Au lendemain de la marche du 11 janvier 2015 qui avait réuni deux millions de personnes, suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, le journal Libération, exalté, titrait : « Nous sommes un peuple ». Moi qui m’étais curieusement sentie seule dans cette foule, je me suis demandé quel était donc ce « peuple » dont le journal parlait ? Je crois que le désir de ce film part de cette question formulée dans ces circonstances funestes : qu’est-ce que ce « nous » ? J’ai suivi la ligne du RER B, extrêmement symbolique, qui traverse des lieux chargés d’histoire. Suivre cette ligne, animée par cette question, c’était donc traverser une histoire de France mais c’était aussi être attentive à des récits, des mémoires, des visages. Le film tente de dire que ce « nous » est autant une question qu’un doute, une affirmation ou un projet en construction. La chasse à courre, l’écrivain Pierre Bergounioux, les gens qui votent Front National, la banlieue des pavillons, celle des grands ensembles, mon père, les rois de France, les mecs de cité, les enfants sont intégrés sans hiérarchie à ce « nous » que je cherche. S’il y a bien des mondes qui vivent à la lisière les uns des autres, le film veut tisser un lien et un chemin entre ces îlots. » (Alice Diop)

NOUS LE PEUPLE
de Claudine Bories, Patrice Chagnard (2018, France, 1h38)
Ils s’appellent Fanta, Joffrey, Soumeya…Ils sont en prison, au lycée, au travail. Ils ne se connaissent pas et communiquent par messages vidéo. Ils ont en commun le projet un peu fou d’écrire une nouvelle Constitution. Pendant près d’un an ils vont imaginer d’autres règles du jeu, surmonter leurs désaccords, dépasser leurs différences, expérimenter un nouveau sens à la « politique ». Cette aventure devrait les conduire jusqu’à l’Assemblée Nationale….

LES NOUVEAUX HABITANTS
de Emmanuel Chevilliat, Victorien Tardif (2018, France, 52 min.)
Un matin d’hiver dans le village des Vans, les habitants se réveillent avec de nouveaux voisins. Dans la nuit, Ahmed et Tesfay ont été installés en compagnie d’une soixantaine d’autres migrants soudanais, érythréen et afghans, dans l’ancien hôpital du village. À leur tour, la famille Mustafa débarque en Ardèche. Après deux ans de démarches administratives et d’attente, le collectif d’habitant peut enfin concrétiser sa solidarité avec cette famille de réfugiés syriens. L’arrivée de ces nouveaux habitants déclenche aux Vans un formidable élan de solidarité. Que leur présence aux Vans soit imposée (dans le cas des migrants) ou souhaitée (pour ce qui est des familles de réfugiés) Myriam, Thierry, Amina, Claude et tant d’autres mettent tout en œuvre pour faire plaisir, divertir, aider et accompagner ces nouveaux habitants. Au delà des clivages politiques et idéologiques et alors que rien ne prédisposait ces deux mondes à une rencontre, le village des Vans entre dans une dynamique de l’entraide.

LE NOUVEL EVANGILE
de Milo Rau (2020, Allemagne – Suisse – Italie, 107min)
Que prêcherait Jésus aujourd’hui ? Qui seraient ses apôtres ? Ému par le sort réservé aux migrant·es, le metteur en scène suisse Milo Rau part à Matera, au sud de l’Italie, sur les traces de l’Évangile selon saint Matthieu de Pasolini. Le bouillonnant activiste camerounais Yvan Sagnet devient le Christ. Ses apôtres ? Des migrant·es, des paysan·nes ou des travailleur·euses du sexe. Un film politique et hybride implacable, entre documentaire et fiction, remarqué au Festival de Venise.

LA NUIT REMUE
de Bijan Anquetil (2012, France, 45 min.)
Une histoire d’amitié. Sobhan et Hamid. Deux jeunes Afghans. Le voyage depuis l’Afghanistan jusqu’à Paris les a réunis. C’est là, autour d’un feu de fortune allumé au bord d’un canal, qu’ils se sont retrouvés. La Nuit remue montre ce qui se passe parfois la nuit tombée autour d’un feu de fortune allumé au cœur de nos villes. Un film sur les passagers de nuit de l’Europe. Sur une jeunesse afghane qui se vit dans l’exil et qui, clandestinement, écrit son histoire. Avec des actes, des mots et des téléphones portables.

—— O ——

OCTOBRE À PARIS
de Jacques Panijel (France, 1962, 1h10)
Le 17 octobre 1961, à l’appel de la Fédération de France du FLN, 30 000 Algériens manifestent pacifiquement à Paris pour protester contre le couvre-feu discriminatoire qui leur est imposé et réclamer l’indépendance de l’Algérie. Sous l’autorité du préfet de Police de l’époque, Maurice Papon, la manifestation est durement réprimée, tuant des dizaines d’Algériens. Les historiens évoquent onze mille arrestations, des dizaines d’assassinats, des manifestants jetés dans la Seine, des centaines d’expulsions et autant de plaintes restées sans suite ; pour une nuit qui allait devenir un point aveugle du Récit national. Pas d’enquête, pas de procès et encore moins de commémoration. Dès le lendemain de la manifestation, Jacques Panijel, commence le tournage de Octobre à Paris pour alerter l’opinion sur la tuerie qui vient de se produire dans les rues de Paris. Composé de captations documentaires, d’interviews de manifestants et de reconstitutions, le film a été censuré dès 1962 et Jacques Panijel menacé de poursuite. La fin de la guerre d’Algérie ne signifia pas pour autant la levée de l’interdiction. C’est seulement en 1973 que la situation s’est débloquée. Après la grève de la faim du cinéaste et ancien résistant René Vautier, le film a obtenu son visa d’exploitation, il pouvait enfin être montré.

ON VIENT POUR LA VISITE – La Grève des sans-papiers intérimaires, 2009-2010
de Lucie Tourette (2012, France, 58 minutes)
En 2009, plus de 6 000 travailleurs sans papiers se mettent en grève pour demander leur régularisation. Parmi eux, 1 400 intérimaires sont les acteurs de la première grève massive et coordonnée de ce secteur d’activité. C’est un moment historique pour la lutte des sans-papiers comme pour la lutte syndicale. « On vient pour la visite » montre l’organisation interne de la grève, les débats quotidiens, la façon dont les décisions se prennent, les hésitations rencontrées aussi bien que les certitudes gagnées. 10 ans après la réalisation de son film la réalisatrice a écrit en 2018 un article pour le Monde diplomatique interrogeant le devenir des travailleurs sans papiers qu’elle a filmés en 2009.

L’ORCHESTRE SOUTERRAIN
de Heddy Honigmann (1997, France, 1h55)
L’orchestre souterrain, ce sont ces musiciens exilés à Paris qui jouent dans le métro. Heddy Honigmann en a rencontré certains qui racontent leur histoire, souvent une histoire de survie, dans laquelle la musique tient une place primordiale. Ce film consacré à des musiciens en exil à Paris pourrait être misérabiliste, il est joyeux au contraire, en raison de la qualité des interprètes. Ce ne sont pas seulement d’authentiques musiciens dont nous admirons le talent, ce sont aussi des personnages hors du commun, forgés par les épreuves. Ils viennent d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, d’Europe centrale. Une guerre, un coup d’Etat, une conviction idéologique, les ont jetés hors de chez eux et la plupart sont dans l’incapacité d’y rentrer. Ils connaissent la dure loi de l’exil et s’y soumettent sans broncher. C’est avec le sourire qu’ils nous livrent des lambeaux de leur histoire dont nous devinons qu’elle fut terrible. Ils ne appesantissent pas, ils préfèrent jouer. Ils descendent dans le métro, ils trimbalent leurs instruments dans les rues de Paris qu’ils nous font redécouvrir. La musique les fait survivre. L’amour de la musique les habite et les sauve du désespoir. Les rencontrer est un cadeau que nous n’oublierons pas.

OUTSIDE THE BORDER BOX
de Nasruddin Gladeema (2019, France, 45 minutes)
« À partir de quand je peux considérer que le fait d’être ici en France est un choix qui m’appartient et donc une inscription dans un territoire que je décide? » Nasruddin Gladeema, exilé soudanais qui, pendant dix ans, a voyagé dans plusieurs pays, arrive à Grenoble en 2011. Entre son expérience de la traversée des frontières et celle de sa vie quotidienne en tant que demandeur d’asile, il explore les nombreuses autres formes de frontières. »

OVERSEAS
de Sung-A Yoon (2019, Be/Fr, 1h30)
Aux Philippines, on déploie les femmes en masse à l’étranger comme aides ménagères ou nounous. Elles laissent souvent derrière elles leurs propres enfants. Dans un centre de formation au travail domestique, un groupe de candidates au départ se préparent au mal du pays et aux maltraitances qui pourraient les atteindre. Aux abords de la fiction, Overseas traite de la servitude moderne de notre monde globalisé, tout en révélant la détermination de ces femmes, leur sororité et les stratégies mises en place face aux épreuves que leur réserve l’avenir.

—— P ——

PARIS STALINGRAD
de Hind Meddeb, Thim Naccache (2019, France, 1h28)
Ce film est un portrait de Paris vu par Souleymane, 18 ans, réfugié du Darfour. Arrivé en France après un périple traumatisant de cinq longues années, la « ville lumière » dont il avait rêvé, loin de répondre à ses attentes, lui inflige de nouvelles épreuves. À la dureté des situations, répond sa poésie douce-amère. En suivant Souleymane, le film retrace le parcours des migrants dans Paris : les campements de rue, les interminables files d’attente devant les administrations, les descentes de police et la mobilisation des habitants du quartier pour venir en aide aux réfugiés. La caméra témoigne d’une métamorphose d’une ville et nous montre l’émergence de nouvelles frontières intérieures: des kilomètres de grillages pour rendre inaccessibles les allées sous le pont du métro aérien, des pierres pour empêcher les migrants de s’allonger, des rondes de vigiles pour les déloger.

PATRICK CHAMOISEAU – CE QUE NOUS DISENT LES GOUFFRES
de Bruno Guichard, Yves Campagne et Jean François Raynaud
(2021, France, 1h22)
Écrivain martiniquais forgé dans la créolité et grandi sur les cendres de l’esclavage, Patrick Chamoiseau est né en 1953 en Martinique dans l’archipels Antilles. Nous découvrons là quelques-uns de ses alliés : Édouard Glissant, Ernest Breleur artiste-peintre, et Jean Luc de Laguarigue photographe. Les auteurs nous offrent un voyage au cœur de la pensée et des émotions créatrices de l’artiste-écrivain Patrick Chamoiseau qui nous propose quant à lui, une poétique de la résistance. Migration, métissages, créolisation, errance, dessinent nettement aujourd’hui l’avenir de notre monde. Il pose la question « le Monde a-t-il une intention ? » et esquisse la voie d’un autre imaginaire.

LES PIONNIERS AFRICAIN DE LYON
de Alexandre Bonche / APASHES – Sortie prévue à l’automne 2020 (90 min.)
« Nés subsahariens dans les années 1940, ils ont étudié « à l’école des Blancs ». Ils portent le sang de leurs pères, glorieux soldats de France. Après les Indépendances rêvées, ces activistes pleins d’espoir gagnent la Métropole, luttent pour une Afrique unie (FEANF) et militent pour la Fraternité entre les peuples. Ils sont les Tantines et Tontons de Lyon, doyens de leurs communautés, voyageurs entre les mondes. »

POUR VOTRE CONFORT ET VOTRE SECURITE 
de Frédéric Mainçon (2020, France, 59 min.)
Au Palais de Tokyo, grand centre d’art contemporain à Paris, les agents de sécurité surveillent les œuvres, fouillent et filtrent le public. Qu’observent-ils, que pensent-ils ?

LA PRUNELLE DE MES YEUX
de Tuyet Pham (2016, France, 67 min.)
Un jour, je perds ma carte d’identité. En faisant les démarches pour la renouveler, je découvre un pan d’histoire ignoré de ma famille… Soudain, je prends conscience du lien existant entre moi, ma nationalité et l’histoire de la colonisation française.

LES PRIERES DE DEL¨PHINE
de Rosine Mbakam (2021, BE / Cameroun, 1h30)
Le portrait de Delphine, une jeune camerounaise qui après la mort de sa mère et la démission de son père de ses responsabilités parentales, subit un viol à l’âge de 13 ans. Elle sombre dans la prostitution pour subvenir à ses besoins et celui de sa fille. Elle épouse un Belge qui a trois fois son âge en espérant trouver une meilleure vie en Europe pour elle et sa fille…

PURPLE SEA
de Amel Alzakout & Khaled Abdulwahed, (2020, Allemagne, 67 min)
Réalisé à partir d’images filmées par l’artiste syrienne Amel Alzakout après que le bateau sur lequel elle fuyait la Syrie eut fait naufrage, au large de Lesbos, Purple Sea rend compte du moment où la co-réalisatrice et les autres passager.ère.s flottent dans l’eau avec leurs gilets de sauvetage. Ponctuant cette expérience poignante – difficilement soutenable –, sa voix conte en off « son naufrage » ou des réflexions intimes, pour tenir bon. La caméra souvent immergée, capture les cris étouffés, et des mondes intérieurs, perdus. Une oeuvre singulière qui décentre le regard de façon définitive et essentielle, sur ce qui se passe à quelques milles marins de l’Europe. 

—— Q ——

QUAND LE POISSON SORT DE L’EAU
Film collectif, association Tillandsia (2018, France)
Film issu d’un atelier mené par l’association Tillandsia avec des guinéens qui se retrouvent régulièrement sur une place du quartier de la Guillotière. Entre désillusion, espoir et sentiment de révolte, ils témoignent des raisons de leur départ, de leur traversée, de leur vie en France.

QUAND LES HOMMES PLEURENT
de Yasmine Kassari (1999, Belgique, 57 min.)
Le Maroc est un pays qui a une longue histoire du départ de ses hommes. Chaque année, environ 30 000 Marocains traversent le détroit de Gibraltar pour entrer clandestinement en Espagne. 14 000 sont interceptés et renvoyés dans leur pays. 1 000 meurent noyés et 15 000 réussissent à passer. Au-delà des chiffres, ce sont ces hommes, que la réalisatrice a choisi d’interroger avec sa caméra, ceux qui croient encore à un eldorado occidental et n’hésitent pas à se jeter littéralement à l’eau pour l’atteindre.

—— R ——

REGARDE AILLEURS
de Arthur Levivier (2018, France, 1h25)
L’Europe, États de droit et terres d’accueil ? Regarde ailleurs dénonce ce qu’il se passe dans de nombreuses villes européennes en prenant l’exemple de Calais. De l’expulsion de la « jungle » en octobre 2016 jusqu’à la situation sur place un an plus tard, Arthur a partagé des moments de vie avec des hommes et des femmes d’origine soudanaise, afghane, éthiopienne, érythréenne et des habitants de Calais. En soulignant le décalage qu’il existe entre le terrain et les discours officiels, ce film nous montre la stratégie mise en place pour dissuader les exilés de rester. Avec des méthodes de tournage originales et son regard citoyen, le réalisateur a réussi à filmer le harcèlement étatique, les mises en scène médiatiques, mais aussi la force et l’humour des exilés.

ROCK AGAINST POLICE
de Nabil Djedouani (2020, France, 29 min.)
Février 1980, le jeune Abdelkader Lareiche est tué d’une balle dans la tête par un gardien d’immeuble dans une cité de Vitry. Dans un contexte marqué par plusieurs crimes racistes et une politique de répression sécuritaire ses amis se mobilisent autour de la mouvance “Rock Against Police”. Quarante ans après les faits Philomène part à la rencontre des militants et acteurs de ce mouvement.

—— S ——

LES SAUTEURS
de Moritz Siebert, Estephan Wagner, Abou Bakar Sidibé (2016, Danemark, 1h20)
À la frontière marocaine se trouve la ville de Melilla, une enclave espagnole entre l’Afrique et l’Europe. Sur la montagne qui la surplombe, plus de mille migrants africains contemplent la barrière qui les sépare de « l’Eldorado ». Abou – le filmeur et le filmé – est l’un d’eux. Armé de sa petite caméra DV, il témoigne de sa vie quotidienne et de ses nombreuses tentatives pour sauter la fameuse barrière. En présence de Moritz Siebert.

S’HAB LA ZUP
de Madani Marzuk (2018, France, 47 min.)
Le film S’hab la ZUP est une plongée au cœur de la mémoire du quartier Valdegour à travers des témoignages d’habitants et d’acteurs associatifs, présents dans le quartier depuis 20 ans, c’est en flash-back sur le passé pour mieux comprendre le présent. Entre espoir et désillusion, les habitants interrogent les politiques publiques sur les rendez-vous ratés de la politique de la ville et autres renouvellements urbains. Pour les acteurs associatifs, il s’agit d’un sabotage programmé pour conforter une politique clientéliste qui mène le quartier vers le chaos et le chacun pour soi. S’hab la ZUP, ce sont des citoyens responsables, soucieux du devenir de leur village « la ZUP »… loin des clichés sur les zones de non droit… Il s’agit ici de s’approprier l’histoire pour éviter les contrefaçons. Il s’agit de faire de la prévention pour que cela ne recommence pas demain dans le quartier à côté…

SHELTER : FAREWELL TO EDEN
de Enrico Masi (2019, Italie, 1h21)
Pepsi est une personne en permanente transition, qui recherche une stabilité professionnelle, en tant qu’aide-soignante. À cause de son engagement politique, elle doit fuir les Philippines. Elle travaille pendant plus de dix ans comme infirmière en Libye, sous le régime de Kadhafi. À cause des discriminations sexuelles, elle a dû suivre le flux de réfugiés. En demandeur d’asile, elle a fait face aux institutions européennes. En Italie, elle a finalement obtenu une reconnaissance de son statut pour la première fois. Son voyage a continué vers la France, à Paris, où elle se crée une nouvelle identité, et trouve du travail clandestin comme masseuse, tout en logeant dans des espaces réduits avec d’autres réfugiés du monde entier. Son récit hors champ s’apparente à une parabole d’une époque post-coloniale, où les paysages de l’Europe se confrontent à son histoire personnelle.

SILENT VOICE 
de Reka Valerik (2020, France, Belgique, 51 min.)
Jeune espoir du MMA (Mixed Martial Arts), Khavaj a fui la Tchétchénie lorsque son frère a découvert son homosexualité et promis de le tuer, sous la pression des persécutions du régime de Kadyrov. Arrivé à Bruxelles, et devenu mutique face au choc de l’exil, le seul lien que Khavaj garde avec la Tchétchénie sont les messages vocaux que lui envoie sa mère. Le film dépeint les premiers mois de Khavaj en Belgique où, en vivant dans l’anonymat le plus total pour échapper à la disapora tchétchène, il va tenter de construire une nouvelle identité.

—— T ——

TIDIANE 
de Laure-Anne Bomali (2019, France, 56 min.)
« Dans une petite chambre d’hôtel de la zone commerciale des Lisses près d’Evry, j’apprends à connaître Tidiane. J’écoute ses coups de gueule, je participe de ses éclats de rire. Nous sommes en 2006. Tidiane est un des « 1000 de Cachan » : un ancien occupant de ce que les journalistes de l’époque nomment le « plus grand squat de France ». Tidiane a 23 ans. Il est ivoirien. Il a fui la guerre en laissant derrière lui ses deux enfants. Dans cette chambre d’hôtel, Tidiane attend papiers et logement et se demande de quoi son avenir sera fait. Débute alors le récit d’onze années de vie. »

Tilo Koto (2019, France, 1h07) de Sophie Bachelier & Valérie Malek
Pour le Casamançais Yancouba Badji, le rêve de l’Europe s’arrête brutalement dans le Sud tunisien, après avoir tenté de traverser la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi sur les routes clandestines où il a failli maintes fois perdre la vie. Tilo Koto, c’est l’histoire d’un homme brûlé dans sa chair et son âme par la traversée d’un enfer qu’il sublimera par la peinture.

LA TERRE DE GEVAR
de Qutaiba Barhamji (2020, France-Qatar, 80 min)
Un petit jardin dans la banlieue de Reims – loin, très loin de ses vergers de Syrie. Pendant quatre saisons, Gevar apprend à cultiver cette nouvelle terre qui ne se laisse pas faire…

LA TOUR-VILLAGE
de Meryem De Lagarde (2019, France, 54 min.)
La tour du 93 rue de la Chapelle est très haute, visible de loin, plantée comme un repère au nord de la Porte de la Chapelle. De leurs fenêtres, les habitants aperçoivent les travaux de plusieurs grands chantiers et aussi des centaines de personnes en situation d’exclusion. Leurs témoignages révèlent comment l’esprit d’un vieux quartier parisien continue à vivre malgré les changements liés à l’urbanisation.

TUMARANKÈ
Film collectif, Re-Future (2018, Italie, 48min.)
Tumaranké en bambara signifie « les voyageurs qui quittent leur pays à la recherche d’un avenir meilleur ». En Sicile, un atelier de contes visuels invite les réfugiés mineurs non accompagnés récemment arrivés en Italie à observer la réalité qui les entoure et à se confier, en utilisant l’outil le plus simple à leur disposition: le smartphone. Le résultat est un journal intime et surprenant, une tranche de leur nouvelle vie en Italie. Film d’atelier accompagné par Camilla PATERNÒ et Marta TAGLIAVIA, dans le cadre du projet Re-Future.

THE LAND BETWEEN
de David Fedele (2014, Australie, France, 1h18)
« The Land Between » propose un regard intime sur les vies des migrants d’Afrique subsaharienne qui vivent dans les montagnes au nord du Maroc. La plupart d’entre eux rêvent d’aller en Europe en franchissant la barrière hautement militarisée de Melilla, enclave espagnole sur le continent africain. Mais ces migrants subissent une violence extrême de la part des autorités marocaines et espagnoles. Il examine également de nombreuses questions universelles telles que comment et pourquoi certaines personnes sont prêtes à tout risquer pour quitter leur pays, leur famille et leurs amis et partir à la recherche d’une vie meilleure.

TRAVERSER
de Joël Akafou (Côte d’Ivoire)(2020, FR/BE/ Burkina Faso, 1h16)
Touré Inza Junior est un jeune homme originaire de Côte d’Ivoire. Depuis la très périlleuse traversée vers l’Europe, il vit en Italie, mais, se sentant coincé, il désire repartir. Installé dans un camp de réfugiés géré par une ONG, il attend impatiemment son visa temporaire sans lequel il ne peut rien faire. Il rêve de la France et est prêt à tout pour s’y rendre. Avant-première, sortie du film en salles le 15 décembre !

—— U ——

UN TIPO STRANO
de Samuel Gratacap (2021, France-Italie, 45’)
Amadou est un jeune gambien parvenu en Italie au terme d’un long périple.
Après avoir travaillé dans les champs, il décide de continuer sa route vers Rome où il rencontre trois italiens de son âge. Ils sont sur une place publique fréquentée, c’est la fin de la journée. Ils sympathisent et rejoignent une fête pour y danser toute la nuit. La soirée se termine sur une plage, l’aube point. La rencontre a eu lieu et les mènera encore plus loin, sur le passage frontière des Alpes.

—— V ——

VERS LA TENDRESSE 
de Alice Diop (2016, France, 39 min.)
Ce film est une exploration intime du territoire masculin d’une cité de banlieue. En suivant l’errance d’une bande de jeunes hommes, nous arpentons un univers où les corps féminins ne sont plus que des silhouettes fantomatiques et virtuelles. Les déambulations des personnages nous mènent à l’intérieur de lieux quotidiens (salle de sport, hall d’immeuble, parking d’un centre commercial, appartement squatté) où nous traquerons la mise en scène de leur virilité ; tandis qu’en off des récits intimes dévoilent sans fard la part insoupçonnée de leurs histoires et de leurs personnalités.

VILLAGE DE FEMMES
de Tamara Stepanyan (2019, FR/Arménie, 1h32)
Arménie, un village appelé Lichk où seules des femmes, des enfants et des personnes âgées résident. Les hommes partent neuf mois par an en Russie pour travailler. Comment ces femmes endurent l’attente, la solitude, l’absence de leur mari ? Je filme et partage leur intimité et leur vie, devenant la confidente de leurs frustrations, leurs joies et leurs désirs.

LA VILLE MONDE
de Antarès Bassis (2018, France, 1h44)
Mars 2016, faisant face à l’arrivée massive de réfugiés dans sa ville, Grande-Synthe, le Maire crée le premier camp UNHCR de France. Idéaliste et déterminé, l’architecte qui a conseillé à sa conception essaye de convaincre les acteurs de projeter ce lieu comme un quartier, mais sa pensée se cogne sans cesse à la réalité du terrain. De l’emménagement du camp à sa destruction, le réalisateur suit l’expérience dans toute sa complexité, ses espoirs, ses impasses, témoignant du rêve des uns devenu cauchemar des autres.

LES VISAGES DE LA VICTOIRE
de Lyèce Boukhitine (2019, France, 1h33)
Elles s’appellent Chérifa, Jimiaa, Mimouna, Aziza. Le film raconte la vie de ces femmes venues du Maghreb, dont on entend rarement la parole. Elles ont dû très tôt renoncer à leur liberté et à leurs désirs de jeunesse pour suivre des hommes qu’elles ont rarement choisis, leurs maris, avec qui elles ont immigré en France lors des Trente Glorieuses. Elles ont dû s’adapter, afin d’élever leurs enfants du mieux qu’elles ont pu. Leur victoire est leur résilience, leur volonté d’émancipation.

VOL SPÉCIAL
de Fernand Melgar (2012, suisse, 1h40)
Après La Forteresse, qui décrivait les conditions d’accueil des demandeurs d’asile en Suisse, Fernand Melgar porte son regard vers la fin du parcours migratoire. Au centre de détention administrative de Frambois, des hommes sont emprisonnés dans l’attente d’un renvoi du territoire helvétique. Leur demande d’asile a échoué, ils sont sommés de repartir après, pour certains, avoir passé plusieurs années en Suisse, travaillé, payé des impôts, fondé une famille. Si leur incarcération peut durer jusqu’à 18 mois, l’annonce du renvoi intervient quant à elle sans crier gare, et sa mise à exécution est imminente. Dans ce huis clos carcéral, la tension monte au fil des jours. D’un côté des gardiens pétris de valeurs humanistes, de l’autre des hommes en bout de course, vaincus par la peur et le stress. Se nouent alors des rapports d’amitié et de haine, de respect et de révolte jusqu’à l’annonce de l’expulsion vécue comme un coup de poignard. Cette relation s’achève la plupart du temps dans la détresse et l’humiliation. Ceux qui refusent de partir seront menottés, ligotés et installés de force dans un avion. Dans cette situation extrême le désespoir a un nom : vol spécial.

2/ COURTS MÉTRAGES

—— A ——

AFRIQUE SUR SEINE
de Paulin Sumanou Vieyra, Jacques Mélo Kane et Mamadou Sarr (1955, France, 21min.)
C’est faute d’autorisation de tournage au Sénégal que Paulin Soumanou Viera décide de tourner son premier court métrage à Paris. Ce film raconte la vie d’étudiants Africains à Paris, leurs rencontres et la nostalgie qu’ils éprouvent loin de leur terre natale. L’Afrique est-elle en Afrique, sur les bords de la Seine ou au Quartier latin ? Interrogations aigres-douces d’une génération d’artistes et d’étudiants à la recherche de leur civilisation, de leur culture, de leur avenir. 

À L’USAGE DES VIVANTS
de Pauline Fonsny (2019, Belgique, 28 min.)
En 1998, Semira Adamu, nigériane de 20 ans en séjour dit « irrégulier » sur le sol belge, mourrait étouffée sous un coussin policier alors qu’on tentait de l’expulser. 20 ans plus tard, dans un cri de guerre conjugué au féminin, deux femmes racontent. À travers leurs récits, elles mettent en lumière la réalité des centres fermés destinés à la détention des personnes migrantes, les conditions de ces enfermements, la souffrance des détenu·e·s, les exactions des gardiens et des gendarmes.

A PRIORI
de Steve Ollagnier (2021, France, 21 min.)
Portrait de cinq mineurs isolés, réalisé à Saint-Etienne avec les jeunes du foyer Clairvivre pour jeunes travailleurs. Les jeunes racontent leurs parcours d’exil et leur vie ici et maintenant.

AUTUMN
Animation de Sofia Gutman (2019, Israel, 2 min.)
C’est l’automne, les oiseaux migrent vers des terres plus clémentes. Dans les rues grises de Paris, des immigrés clandestins vendent des chaussures. L’hiver approche.

—— B ——

BACH HONG
de Elsa Duhamel (2019, France, 18 min.)
Jeanne, née en 1959 à Saïgon, vit une enfance dorée, protégée de la guerre qui oppose alors le Nord et le Sud du Vietnam. Fascinée par les chevaux, Jeanne monte une jument nommée Bach-Hông. Mais le 30 avril 1975, les communistes s’emparent de Saïgon. Jeanne et sa famille, en danger, doivent alors quitter le Vietnam pour la France.

BASAV ! CHANTE !
de Janis Aussel (2018, France, 4 min.)
Les Roms avancent, guitare à la main. Malgré le froid et les corbeaux, ils poursuivent leur route, toujours plus loin.

BEACH FLAG
de Sarah Saidan (2014, Iran, 14 min.)
Vida est une jeune nageuse sauveteuse iranienne. Favorite dans son équipe, elle est décidée à se battre pour participer à une compétition internationale en Australie. Mais, avec l’arrivée de Sareh, aussi rapide et talentueuse qu’elle, elle va être confrontée à une situation inattendue.

BON VOYAGE
de Marc Raymond Wilkins (2016, Suisse, 21 min.)
Jonas et Silvia sont en vacances en voilier sur la Méditerranée. Au large, ils tombent sur une embarcation en difficulté, avec de nombreux réfugiés à bord. Après avoir alerté les garde-côtes, ils perdent le bateau de vue. Le lendemain matin, ils se réveillent dans un océan de cadavres. PROGRAMME FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE DE CLERMONT-FERRAND.

BORDER
de Laura Waddington (2004, France, 27 min.)
En 2002, Laura Waddington a passé plusieurs mois dans les champs autour du camp de la Croix-Rouge à Sangatte avec des réfugiés afghans et irakiens qui essayaient de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre.

—— C ——

UN CAILLOU DANS LA CHAUSSURE
de Eric Montchaud (2020, France, 10 min.)
Un élève arrive pour la première fois dans sa nouvelle classe. Ce n’est pas un élève comme les autres, il s’agit d’une grenouille dans une classe de lapins. Pourquoi, comment est-il arrivé ici ? Et comment devenir camarades, lorsque nos langues et histoires sont différentes ?

C’EST LIBRE ?
de Olivier Roché et Laure Grac  (2021, France, série de 6 courts-métrages de 5 min.)
Série documentaire sous forme de diaporamas sonores. Chaque épisode raconte l’histoire d’un lieu de vie de demandeurs d’asile ou de mineurs non accompagnés en France. Dans des squats d’habitation, dans un CADA, ou chez des citoyen.nes solidaires, ces courts métrages brossent le portrait de ces lieux et de ses habitants.

COLLÈGE INTERNATIONAL MAURICE SCÈVE
Réalisation collective (2019, Lyon, 19 min.)
Court-métrage documentaire réalisé en atelier par Mohamed, Oury, Thiam et Yaya, l’été 2019, accompagnés par Antoine Dubos. Portrait du Collège International Maurice Scève, squat d’habitation, où vivent plus de 400 mineurs isolés, par 4 de ses habitants.

LES CORPS INTERDITS
de Jérémie Reichenbach (2016, France, 12 min.)
Plusieurs réfugiés, arrivés à Calais au péril de leur vie, dénoncent la violence de la condition qui leur est imposée. Leurs voix se superposent à des images de la « jungle » et de l’architecture carcérale du nouveau camp construit par l’État français.

—— D ——

DANS LE MÊME BATEAU
De Stefano Savona (2006, Italie, 9 min.)
Lampedusa, Italie du Sud. Une nuit d’été. Un nouveau bateau accoste en provenance de l’autre côté de la mer : aujourd’hui, ils sont cent quarante venus de pays lointains ; assis sur le quai, ils attendent et pensent en silence.

—— E ——

ENFANTS DES COURANTS D’AIR
De Edouard Luntz (1959, France, 24 min.)
Aux portes de Paris, vers la Plaine Saint-Denis, des enfants errent dans un bidonville qui leur sert de maison.

EN ATTENDANT LE JOUR
Film d’atelier réalisé à Cluses (2018, France, 10 min.)
Intervenant : Rémy Servais. Partenaires : 27e image, le Centre Saint-Exupéry à Mont-Saxonnex, le cinéma Cinétoiles et la ville de Cluses.

ESTATE
de Ronny Trocker (2016, Belgique/FR, 7 min.)
Sur une plage méditerranéenne ensoleillée, le temps semble figé. Un homme noir, à bout de force, rampe péniblement pour quitter la plage. Autour de lui, les baigneurs habituels semblent ne pas le voir. PROGRAMME FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE DE CLERMONT-FERRAND.

ETHEREALITY
de Kantarama Gahigiri (2019, Suisse/ Rwanda, 14 min)
Perdu dans l’espace depuis 30 ans, un astronaute parvient enfin à revenir sur terre. Mais que veut dire rentrer chez soi après si longtemps? Une réflexion autour de la migration et du sentiment d’appartenance.

—— F ——

FEMMES IMMIGRÉES DE GENNEVILLIERS
De Carole ROUSSOPOULOS (1984, France, 27 min.)
Des femmes arabes immigrées animent une émission à Radio G. (Radio Gennevilliers) et créent une association, l’AFAIF (Association des femmes arabes immigrées en France) pour rompre leur isolement et faire valoir leurs droits en revendiquant leur culture. Qu’elles soient de «première ou de deuxième génération», ces femmes se retrouvent confrontées aux mêmes problèmes d’intégration (carte de séjour, certificat de travail) ou d’identité.

—— G ——

—— H ——

HOME
de Daniel Mulloy (2016, Kosovo/RU, 20 min.)
Des milliers de femmes, hommes et enfants se battent pour entrer en Europe tandis qu’une famille de la classe moyenne britannique prépare ses vacances. 

—— I ——

IL PLEUT SUR OUAGA
de Fabien Dao (2017, Burkina Faso – France, 25 min)
Il pleut sur Ouagadougou. C’est la saison des amours, le pays se reconstruit après la révolution. Alpha s’apprête à quitter son pays pour rejoindre sa bien-aimée française, mais quitter son pays n’est pas si facile. Sa rencontre avec Leila lui ouvre les yeux.

ILS ME LAISSENT L’EXIL
de Laetitia Tura (28 min, documentaire)
Une carte mémoire, un imperméable, une voiture miniature, un béret : objets sauvés de la traversée des frontières, objets donnés ou oubliés. C’est aussi dans ces fragiles traces qu’une transmission de la mémoire de l’exil est possible. « Ils me laissent l’exil » raconte ce passage de l’objet familial en possible objet patrimonial. Car l’enjeu est bien de faire une pleine place dans le récit national aux mémoires minorisées, reléguées dans l’arrière-cour de l’Histoire. (GREC – Courts métrages réalisés dans le cadre de la Résidence FRONTIERES avec le Musée de l’histoire de l’immigration)

ITOHAN ET KENNEDY
de Adrien Milliot (2019, France, 11 min.)
Une nuit, un incendie se déclare au rez-de-chaussée d’un immeuble.
Au 4ème étage, Itohan et Kennedy sont réveillés par la fumée.

—— J ——

JE VAIS LA-BAS AUSSI, Série courte de 5 épisodes de 2 minutes,
d’Antoine Cuevas, réalisée dans le cadre du concours 5×2 avec le Festival du film court en plein air de Grenoble, avec le soutien du Département de l’Isère. Cette série courte aborde le thème de la migration via la rencontre entre un montagnard et des migrants dans un refuge de montagne. (possibilité de projeter la série par épisodes ou entière en avant programme de conférences ou tout autre rendez-vous). (production le G.R.E.C.)

LE JUGE ET LES IMMIGRÉS
de Carole ROUSSOPOULOS (1980, France, 30 min.)
Ce document militant suit la lutte des travailleurs immigrés qui font la grève des loyers dans les foyers Sonacotra avec l’appui, sur le plan défense légale, de Jacques Vergés, avocat et du juge Bidalou, dit « le juge rouge » (1980)

—— K ——

KALLA
de François Villiers (France, 1955, 18min.)
Installé à Paris, l’étudiant camerounais Kalla se remémore l’apparition de sa vocation comme ingénieur en dépit des traditions populaires de son village natal. A travers l’histoire de sa scolarité, son orientation au Cameroun puis en France, il explique également les sentiments qui le motivent à fournir à l’ancienne colonie des compétences en hydroélectricité.

KACHKACH, AU-DESSUS DE ZAATARI
de Bruno Pieretti (2020, France, 14 min)
Dans le camp de réfugiés de Zaatari, on attend la fin d’une guerre syrienne qui n’en finit plus de durer. Parmi les exilés, une communauté s’est reformée : les Kachach, les éleveurs d’oiseaux culturellement méprisés, font revivre une tradition millénaire délaissée qui séduit de plus en plus, dans ce camp planté au milieu du désert et que nul n’est censé quitter. Car leurs oiseaux ramènent une part de rêve, en attendant la fin de l’exil.


KOROPA

de Laura Henno (2016, France, 19 min.)
Dans la nuit noire, au large de l’archipel des Comores, Patron apprend à devenir «Commandant». D’ici peu, il emmènera en vedette ses premiers voyageurs clandestins vers Mayotte.

—— L ——

LASZLO
de Nicolas Lemée (2010, France, 4 min.)
Laszlo est un homme sans racines qui aimerait juste vivre en paix, peu importe le lieu.
PROGRAMME FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE DE CLERMONT-FERRAND

—— M ——

MOI AUSSI, J’AI DES SOUVENIRS DANS MON TÉLÉPHONE
de Seb Coupy (2019, France, 23 min.)
Deux jeunes filles rencontrent quatre mineurs isolés.
Ils ont le même âge mais pas la même histoire.

—— N ——

NOTRE TERRITOIRE
De Mathieu Volpe (2018, Belgique, 30 min.)
Quand je suis arrivé à Rignano, les habitants du Ghetto m’ont dit : « Il ne faut pas garder des images de nos vies dans ces maisons précaires. Tu ne dois pas montrer ce désespoir, il ne t’appartient pas ».

—— O ——

—— P ——

400 PAIRES DE BOTTES
de Hélène Baillot et Raphaël Botiveau (2020, France, 17 minutes)
Quelque part en Italie, dans les montagnes, non loin de la frontière avec la France, une paire de bottes Decathlon premier prix est chaussée par un homme venu d’Afrique de l’Ouest. Ces chaussures aux pieds, il se lancera dans la traversée nocturne de la frontière, à Montgenèvre, la plus ancienne des stations de sports d’hiver de France. Achetées à Turin par des Italiens  solidaires de la cause des migrants, ces bottes auront été portées avant lui par des centaines d’autres hommes à la peau noire. Ramenées en Italie par des Français solidaires, elles seront portées après lui par bien d’autres. Passant de mains en mains, de mains en pieds, et de pieds en mains, la trajectoire circulaire des bottes dévoile un territoire de montagne situé aux confins de la France et de l’Italie, où échanges et liens de solidarité se nouent dans les rigueurs de l’hiver.

—— Q ——

Quand les femmes de chambre se rebiffent 
du collectif Primitivi, Marseille (2019, France, 14 min.)
Ce film relate la grève des femmes de chambre à Marseille en 2019. Durant plus de cinq mois, avec l’appui du syndicat CNT-SO Nettoyage, elles luttent pour obtenir de meilleures condition de travail et une revalorisation de leurs salaires.

QUATRIÈME GÉNÉRATION
de Laurie Chevallier (2019, France, 18 min.)
Une femme d’origine arménienne se confronte à ses contradictions et à la violence de son fils face à l’irruption dans sa maison d’un immigré venu lui vendre des brioches. Alors qu’elle oscille entre bienveillance et méfiance, son fils n’hésite pas à chasser l’homme, exprimant là son racisme latent. » Est-il possible de vous contacter par téléphone pour connaitre la procédure à suivre ? C’est une adaptation de la nouvelle de Brigitte Giraud « Je n’ai besoin de rien ».

—— R ——

RUE DES KEBABS
de Catherine Gauthier, Sandrine Binoux et Dan Charles Dahan (2021, France, 10min37)
Au fil de rues marchandes et de quartiers populaires des centres ville anciens de Saint-Etienne, Clermont-Ferrand et Montluçon (en région Auvergne-Rhône-Alpes), ce film cherche à interroger les différents regards portés sur ce qu’on appelle la « rue des kebabs ». Il tente de saisir les ambiances diurnes et nocturnes et les modes d’usage de ces lieux de consommation et de sociabilités ordinaires. Il s’attache à comprendre comment ces commerces participent à la dynamique économique et social, et coconstruisent l’image de villes post-industrielles en transformation.

RUE GARIBALDI
de Federico Francioni (25 min, documentaire)
Inès et Rafik, siciliens, italiens, tunisiens,  mais surtout frère et soeur de 19 et 20 ans, sont en France depuis un an. Tout semble figé dans leur vie; leur maison dont ils ne sortent jamais est devenue le lieu de leur immigration. Ils habitent Rue Garibaldi, à Villeneuve-Saint-Georges. (GREC – Courts métrages réalisés dans le cadre de la Résidence FRONTIERES avec le Musée de l’histoire de l’immigration)

ROYA, FIN OCTOBRE
de Raphaël Auger, Louis Paul et Loeiz Perreux (2017, France, 25 min.)
court-métrage documentaire sur les migrants dans la Vallée de la Roya, ainsi que sur ceux qui leur viennent en aide. C’est un portrait, un instantané de cette vallée frontalière avec l’Italie et un regard sur l’histoire de la migration qui s’y déroule depuis quelques années.

—— S ——

LES STATUTES MEURENT AUSSI
de Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Cloquet (1953, France, 30min)
À travers l’art africain et plus spécialement les statues et les masques « nègres », Alain Resnais filme une virulente diatribe contre les insoupçonnables méfaits du colonialisme qui a détruit toute la richesse intime des créations authentiques, liées à la spécificité de la culture panthéiste et magique de ces régions pour la remplacer, petit à petit, par une activité artistique commerciale, mercantile et de série…
La commission de contrôle refuse au film son visa du fait notamment de son discours anticolonialiste. En 1964, une copie tronquée du film sort toutefois sur les écrans. Longtemps interdit puis mutilé par la censure française, le film n’a rien perdu de son actualité…
« On nous avait commandé un film sur l’art nègre. Chris Marker et moi sommes partis de cette question : pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au Musée de l’Homme, alors que l’art grec ou égyptien est au Louvre ? » (Alain Resnais).

—— T ——

TENTE 113, IDOMENI
de Henri Marbacher (2020, Suisse, 18 min.)
Agìr, un jeune homme de 19 ans, raconte son parcours de migrant. C’est l’histoire d’un voyage de la Syrie à la Suisse qui s’échelonne sur plusieurs années, se précipite de bateaux en bus, s’attarde de cabanes en mosquées, traverse camps et frontières.

THE BARBER SHOP
de Gustavo Almenara, Emilien Cancet (2017, France, 17 min.)
Livrés au rasoir et aux ciseaux, Emran, Gadisa et Maher se font couper les cheveux ou tailler la barbe. Devant le miroir, leurs pensées s’égarent entre souvenirs du pays et drames du voyage qui les a menés ici, dans la Jungle de Calais. PROGRAMME FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE DE CLERMONT-FERRAND.

TRAJECTORY DRIFT
de Ivan Castineiras Gallego (24 min, fiction/documentaire)
Dans un container, entre les caisses de marchandises, deux hommes racontent leur exil. Leurs récits et leurs passages des frontières infinis se rejoignent dans un rêve commun : atteindre l’Angleterre. (GREC – Courts métrages réalisés dans le cadre de la Résidence FRONTIERES avec le Musée de l’histoire de l’immigration)

TRANSITS, LA VALLÉE SOLIDAIRE
Laboratorio Sociologia Visuale (2018, Italie, 15 min.)
À partir de juin 2015 – moment du retour de la frontière franco-italienne – des milliers de migrants en transit vers le nord de l’Europe restent bloqués à Vintimille en situation de marginalité. Dans des tentatives désespérées de franchir la frontière, de nouvelles routes migratoires sont générées, entouré par l’émergence de différents réseaux de solidarité avec les migrants. Le documentaire, issu d’une recherche ethnographique, explore l’expérience de la Vallé de la Roya, une petite communauté rurale proche de la frontière

—— U ——

—— V ——

—— W ——

WIND HUMAN
De Florian Doidy et Nathalie Blomme (2019, France, 15 min.)
Portrait documentaire « hybride » réalisé sur un migrant à Montpellier

3/ PRODUCTIONS ACTE PUBLIC COMPAGNIE

>https://actepublic.fr/

Documentaires :

_____« Magyd Cherfi Ma Part de Gaulois »

_____« Vertiges sur la scène de la cité »

Après plusieurs années d’absence, Nadir décide de se rapprocher des siens pour s’occuper de son père malade, dans cet environnement qui lui est à la fois familier et étranger. Il se retrouve englouti dans un intérieur où tous les miroirs sont déformants avec une famille maghrébine engluée dans ses paradoxes, son aveuglement et qui se déchire, entre amour filial et conflit de générations comme il en existe dans toutes les familles. Un propos à la fois intime et universel. « Vertiges » est l’aboutissement d’un long travail en immersion auprès des familles, des habitants, une collecte documentaire que l’auteur-metteur en scène a entreprise, dans l’une de ces cités perçues aujourd’hui comme des prisons à ciel ouvert, des ghettos. Ce documentaire donne la parole aux différents protagonistes de cette aventure théâtrale, l’auteur et metteur en scène, les comédiens, les différents créateurs.

_____ »Du Piment dans les Yeux ou la soif d’étudier – Parcours d’un jeune africain »

Ce film documentaire rend compte de la démarche artistique de la metteuse en scène Antonella Amirante (Cie AnteprimA) à l’occasion de la création de sa nouvelle pièce « Du Piment dans les Yeux ». Cette fiction théâtrale s’appuie sur l’histoire de Mohamed, qui joue son propre rôle. Cet enfant, né en Côte-d’Ivoire de parents burkinabés, a quitté l’Afrique avec pour seul objectif de pouvoir étudier. Orphelin de père et de mère, il doit soudainement interrompre sa scolarité pour des raisons compliquées liées à sa nationalité d’origine. Or, son besoin d’étudier est trop fort ! Il ne voit pas d’autre solution pour atteindre son objectif que de partir. Il s’embarque alors pour un parcours de plus d’un an et de près de 7 000 kilomètres (à pied, en bateau, en train, souvent clandestinement…) pour arriver en France, à Nantes, où il habite aujourd’hui. A force de volonté, il est scolarisé au lycée professionnel Saint-Félix de Nantes. Après trois brillantes années d’étude, ponctuées d’actions citoyennes auprès de primo-arrivants, il obtient son baccalauréat.

_____« Mémoires croisées de la guerre d’Algérie »

_____« Le Théâtre des Chibanis, mémoires en partage »

Ce film documentaire porte un regard distancié sur le sort des chibanis, ces milliers de personnes âgées originaires du Maghreb qui subissent de graves injustices et à quil’on dénigre toute parole. Il se situe dans la continuité du travail audiovisuel mené depuis plusieurs années par les réalisateurs Yves Benitah et Patrice Pegeault autour de la pièce de l’auteur, comédien et metteur en scène Nasser Djemaï «Invisibles – la tragédie des chibanis». Dans ce film, les réalisateurs ont choisi de passer de la scène à la réalité en allant à la rencontre des chibanis. Ce sont ces derniers qui racontent leurs histoires, leurs vécus et livrent leurs ressentis à travers un dispositif de projections ouvrant sur des espaces de paroles, suivis pour certains d’entretiens individuels. Ainsi dépassent-ils leur pudeur naturelle pour évoquer avec dignité leurs parcours d’hommes et de femmes coupés de leurs racines depuis près d’un demi-siècle. Eux qui ont activement contribué, par leur travail, au développement de la France. Ces témoignages sensibles permettent de reconstituer une petite histoire de l’immigration maghrébine française.

_____« Permaculture – Darna »

+ Captations

  • « Moh & les petites morts »
  • « Abdel Sefsaf, Murs »
  • « Nasser Djemaï, Vertiges »
  • « Si loin si proche – Abdel Sefsaf »
  • « Guerre et si ça nous arrivait ? »

+ Emissions

  • « Cultures & Diversités – Le Mag – Migrations d’hier et d’aujourd’hui »
  • « Cultures & Diversités – Le Mag – La France des Belhoumi »
  • « Cultures & Diversités – Le Mag – Frontières, Migrations, Exil »