LE MARIAGE

De Marie-Hélène Chiocca

 

Synopsis

La naissance de la petite Mouna dans la famille de Khadija est l’occasion de réjouissance. La grand-mère marocaine, filles et belle-fille, voisines sont venues de loin pour participer à la fête chez Amina, la maman. La cuisine est le lieu où se dévoilent les secrets. Ainsi, au moment où ses filles entrent dans leur vie de femme, Khadija s’interroge : quelle a été sa vie ? Où est sa place maintenant? Elle pourrait retourner au Maroc – d’autant plus que Sofia, la plus jeune, va bientôt s’y marier… Mais la vie réserve encore des surprises à celle qui pense être arrivée « à la fin du film ».

 

Intentions de l’auteur

A travers le portrait d’une femme et de ses filles, la pièce soulève les questions et les dilemmes posées par l’appartenance à une double culture aux injonctions parfois contradictoires. Pourtant, les thèmes soulevés dans la pièce « Le Mariage » sont universels. Et c’est la vocation de cette pièce que de l’être. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’histoire racontée n’est pas documentaire, même si on y « découvre » les facettes d’une culture. L’intention de l’auteur est de rendre l’autre accessible, de comprendre ses dilemmes, d’où il vient, le chemin qu’il doit parcourir pour s’adapter à une nouvelle culture. On redécouvre que ce chemin se parcourt sur une vie entière et demande plusieurs générations. En cours de route, les parents peuvent « perdre » leurs enfants et les enfants leurs parents. C’est ce cheminement qu’il m’intéressait de montrer.

Reçue par beaucoup d’émotion par les femmes qui l’ont inspirée, la pièce souhaite renouveler le regard du spectateur, rappeler que l’exilé n’a souvent pour bagage que ses souvenirs et sa propre culture comme point d’appui. La pièce rappelle aussi que par-delà les traditions, les habitudes, les « valeurs », quelque chose de plus fort et de plus intime nous est commun quelle que soit notre culture. Rendre visible le parcours de femmes silencieuses et invisibles, telle est l’ambition de la pièce « Le Mariage ».

 

Origine du projet

Après la création de la pièce « Les Soyeuses » en 2017, le Théâtre de Bourg en Bresse et l’association Atelettre – oeuvrant au Centre social Amédée Mercier – m’ont proposé une action de médiation avec des femmes dont la plupart ne possédaient pas le français après 25 ans de présence en France. Mener avec elles un projet d’écriture a été un désir immédiat. Que s’était-il passé pendant ces 25 ans sans connaître notre langue ? Ce fut ma première interrogation, accompagnée d’un profond désir de comprendre ce que ces femmes partagées entre deux mondes avaient vécu. Plus tard est venu celui de dire aussi ce qui avait été tu, tant se révélait puissante la chape de silence.

Dans mon désir d’aller plus loin, j’ai éprouvé le besoin de rencontrer les enfants de ces femmes, de poursuivre dans le regard des enfants ce que les parents ( les femmes en l’occurrence) avaient transmis. La direction du Centre social et ses formatrices-animatrices, parties prenantes du « projet d’écriture », ont facilité d’autres « rendez-vous ». La rencontre avec la femme qui a inspiré le personnage de « Sofia » a été déterminante, « l’histoire » prenait enfin forme autour d’un destin personnel.

 

Les étapes :

2017-2018 : Ateliers d’écriture avec un groupe de femmes qui fréquentent le Centre social Amédée Mercier.

Leurs témoignages inspirent une pièce.

– Allers/retours avec les femmes et leurs filles pour retrouver « le sucre de la langue » – Novembre 2018 : Mise en lecture le 24 novembre au Zoom à Bourg en Bresse, avec des comédiennes professionnelles franco-marocaines pour la plupart.

Printemps 2019 : Un voyage à Paris pour le groupe des femmes du Centre social pour découvrir la capitale et accompagner la pièce lue à la SACD, au printemps.

CONTACT : misesenjeux@orange.fr – 04 79 87 75 27 – 06 82 07 95 85

 

Le projet en cours : La mise en lecture

Faire entendre la pièce a fait partie du projet dès l’origine, accompagnée de débats et d’échanges. Deux lectures sont prévues à Bourg en Bresse : en répétition générale le vendredi 23 novembre à 20 H00 au Centre social Amédée Mercier et le samedi 24 novembre à 17 H00 au Zoom.

La lecture constitue une première étape de travail ; nous aimerions qu’elle puisse intéresser d’autres acteurs de la vie culturelle et sociale.

 

La suite du projet

Le centre social Amédée Mercier souhaite proposer aux femmes participantes un voyage à Paris, celui-ci constituant pour beaucoup d’entre elles une occasion rare de connaître la capitale. Au cours du voyage, une lecture à la SACD, sera programmée ; nous souhaitons élargir cette lecture à d’autres théâtres.

 

Les partenaires

  • • Le Centre Social Amédée Mercier, très impliqué, a pris le relais du financement, et porte le projet d’une lecture théâtralisée professionnelle de la pièce. Une demande de subvention a été déposée auprès de la politique de la Ville de Bourg en Bresse en ce sens.
  • • La Ville de Bourg en Bresse a accepté de financer la lecture de la pièce sur Bourg en Bresse. Et accompagne le projet.
  • • Le Zoom ouvre ses portes à l’équipe en travail le samedi 24 novembre à 17H00 lecture théâtralisée à tous les publics, invités à échanger sur le thème et le projet. Les femmes du Centre social seront là ce jour-là.
  • • Le Théâtre de Bourg en Bresse qui a lancé le principe de l’action de médiation auprès de l’association Atelettre suit l’évolution du projet.

 

L’équipe artistique :

Marie-Hélène CHIOCCA, auteure, chargée de projet / Ecrit depuis depuis toujours, des contes, de l’auto fiction et du théâtre. Ses premières pièces, « Vive Honoré » et « Une Heure enchantée » (2001-2002) seront jouées par des amateurs. En 2004, elle devient membre de la SACD après une commande d’écriture. En 2008, elle obtient une Aide de la Région Rhône-Alpes pour l’écriture d’un scénario. Il sera sélectionné par la SACD et présenté au Festival de Scénaristes en série à Aix les Bains en octobre 2009. Ce scénario adapté au théâtre, servira de base à l’histoire des Soyeuses. En 2013, Les Soyeuses fait l’objet de deux lectures en extraits sur le lieu de leur inspiration.La pièce sera créée en co-production au Théâtre EPCC de Bourg en Bresse en janvier 2017. Depuis 2014 et la parution aux éditions l’Harmattan de Vache à l’âme ou La Chronique d’une utopie rurale, elle se consacre à l’écriture et au projet théâtraux portés par l’association Mises en Jeux. Sa pièce « Rowd Addict », pour adolescents, écrite au vient d’être sélectionnée pour être lue au festival L’Eté en Automne Le Facteur Cheval, 10è édition.

Henri GRUVMAN, metteur en scène / Ancien de La Cartoucherie, comédien, metteur en scène, pionnier du « Ciné-Théâtre » – www.henrigruvman.com

Thibaut ROCHERON – Compositeur et Derboukiste

 

Les Comédiennes

Noufissa Benchedida est diplômée d’art dramatique du Conservatoire de Casablanca et s’est aussi formée au Cours Florent à Paris. Elle travaille pour le cinéma et la télévision au Maroc en particulier. En 2017, elle est nommée meilleure actrice du Continent africain, avec « le Golden Sottigui Awards » et remporte le prix de la meilleure interprétation féminine du Continent africain au Fespaco. En 2015, elle reçoit le prix de la meilleure actrice au Festival International du Film Dakhla et le prix de la meilleure actrice et screen Award de Casablanca. Pourquoi elle ? Pour sa capacité à entrer dans le personnage de Aïcha et de la rendre présente.

Bouchra CHAFIK : Danseuse et comédienne, s’est formée au théâtre auprès de Harry Chancel, Corinne Descotes, l’Irep, la Compagnie Premier Acte et les Clochards Célestes à Lyon. Elle a aussi travaillé Outre-Mer où elle joue Belmanman avec la compagnie Vwaéko en Guadeloupe, Montserrat de Roblès dans une adaptation et mise en scène de Harry Kancel. Pourquoi elle ? Pour la joie naturelle, et l’amour de la vie.

Nanou HARRY : Après sa formation à la Guildhall School of Music and Drama, Nanou joue en tournée européenne les rôles d’Angélique dans Le Malade Imaginaire et de Fantine/Cosette dans Les Misérables. Elle débute à Londres dans le théâtre physique et d’improvisation avec Secret Cinema. Elle tient le rôle titre dans Finding Joy de Vamos Theatre (sélection London Mime Festival, prix Argus Award au Brighton Fringe 2014). Puis elle travaille sous la direction d’Elizabeth Freestone dans le duo de pièce House & Garden d’Alan Ayckbourn au Watermill Theatre (nommé au UK Theatre Awards 2017), puis pour Queen Margaret (Royal Exchange, Manchester). En France, elle a joué à la télévision dans Les Petits Meurtres d’Agatha Christie (France 2), Commissaire Magellan (France 3), Cannabis (Arte),… Pourquoi elle ? Parce qu’avec elle le personnage de Nadia ne peut pas être une caricature, la tradition résonne et interroge.

Sabrina MANACH : comédienne, danseuse et metteur en scène. En 2002, elle crée la compagnie Les Horzinzins qui remporte des prix dans plusieurs festivals. Deux ans plus tard, elle intègre la Compagnie PNT à Caen avec laquelle elle travaille 2 ans et demi sur plusieurs créations engagées aussi bien politiquement que corporellement. En 2004, elle entre à l’école internationale Jacques Lecoq à Paris. Après un séjour de six mois en Australie où elle joue dans deux spectacles, elle revient à Paris et travaille régulièrement avec plusieurs metteurs en scène, notamment Hervé Petit, Basile Yamanke, Frédérique Houssinon, Needal El Aniou, et danse aux côtés d’Annabelle Loiseau ou encore Gladys Sanchez. Pourquoi elle ? Pour une sensibilité fragile à fleur de peau, et si déterminée cependant.

Raymonde PALCY : D’origine martiniquaise, elle a souvent endossé des rôles ayant trait à la diaspora africaine : Lettres Indiennes (Alain Timar) ; Paroles d’esclaves (Alain Besset) ; Frères Volcan, et Pluie et vent sur Thélumée Miracle (Anne Marie Lazarini) ; Anjo Negro (Marc Albert Adjadj) ; Kamelia (Marie-Annie Félicité)…Raymonde Palcy a aussi plaisir à abandonner cette étiquette pour des auteurs contemporains vivants : Jean-Pierre Cannet (avec Christian Sterne), Emmanuel Darley (avec Thierry Tchang Tchong), Jon Fosse (avec Magali Berruet), Marie Nimier (avec Claude Défard), Pierre Bourdieu (avec Alain Timar), José Sanchis Sinisterra (avec José Manuel Cano Lopez), Marie N’Diaye… Une place à part pour le théâtre-installation de Frank Mas (Sauf que, puis Gènes) … N’oublions pas des incursions dans les classiques et le répertoire : Ruy Blas (avec Arlette Alain), Othello (avec Emmanuel Meirieu), La Casa de Bernarda Alba (avec Philippe Faure), Le Cercle de craie caucasien (avec Akel Mohammed Akian)… Pourquoi elle ? Pour une émotion venue de très loin, là où habitent toutes les mères de la terre.

 

La Compagnie Mises en Jeux

Mises en Jeux est née en 2013, à l’occasion d’une commande passée par Le Musée des Soieries Bonnet de Jujurieux dans l’Ain. La Responsable des Collections est intéressée par un texte écrit par Marie-Hélène Chiocca qui s’inspire de l’Histoire des petites pensionnaires-ouvrières élevées dans l’ancienne filature. Elle laisse carte blanche à l’auteur et à Henri Gruvman, homme de théâtre, pour une Ballade théâtralisée au sein de l’ancienne usine. La ballade Théâtralisée sera créée pour La Nuit des Musées et rejouée en clôture de saison à guichets fermés. La compagnie a fait appel à cinq comédiennes lyonnaises, avec qui elle continue de travailler. Le Département, les Amis des Soieries Bonnet et L’Ensatt de Lyon sont alors partenaires du projet. A l’issue de l’événement, des soutiens s’élèvent pour que la pièce puisse être jouée dans sa totalité. Une deuxième commande est passée par la Conservation des Musées pour le centenaire de la Grande Guerre. « Mots et Maux de la Grande Guerre », collecte de récits de vie tirée des Archives des Soieries Bonnet, a été joué sous forme de lecture théâtralisée, par Henri Gruvman à l’Espace Culturel de Jujurieux en octobre 2014. En 2015, M-H Chiocca et H Gruvman rencontrent Jacques Leroy, qui se remet lentement après 18 mois passés sans domicile fixe. Jacques veut mettre en scène son histoire. « La Main Tendue » est jouée devant 200 personnes le 14 novembre 2015. Le témoignage de Jacques, mis en scène par H. Gruvman, marque profondément le public. En 2017, après la Ballade théâtralisée, Les Soyeuses sont créées au Théâtre EPCC de Bourg en Bresse. Le Département, la Spedidam, le Musée des Soieries, les Amis des Soieries Bonnet, l’Ensatt, l’Espace culturel de Jujurieux et le Lycée Marcelle Pardé de Bourg en Bresse sont partenaires du projet. La plupart des comédiennes sont reprises et Thibaut Rocheron, jeune compositeur lyonnais, rallie l’équipe artistique. La pièce, elle, est éditée chez l’Harmattan. En 2018, Le Mariage“ obtient une aide de la Ville de Bourg en Bresse pour financer deux lectures publiques en novembre à Bourg et à la SACD à Paris au printemps. Le Théâtre de Bourg en Bresse suit le projet.

CONTACT : misesenjeux@orange.fr – 04 79 87 75 27 – 06 82 07 95 85

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