Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, nous dire quelques éléments importants de votre parcours, notamment en ce qui concerne votre intérêt pour le sujet des migrations ?
Sensibilisée aux questions de justices sociales par mon parcours à la fois universitaire et militant, je souhaite contribuer à ma hauteur à dénoncer les inégalités sociales. En étudiant les mobilisations de salariées du secteur du nettoyage, le travail de recherche que je mène permet de rendre visible des luttes de femmes migrantes pourtant trop souvent invisibilisées au travail et dans la société en général.
Concernant les migrations, quelles sont les questions qui sont au cœur de votre travail de recherche ? Pourriez-vous présenter votre démarche, ses enjeux, vos partenaires ?
La plupart des salariées rencontrées pour l’enquête ont en commun d’avoir vécu un parcours migratoire. Les raisons de l’immigration sont diverses (économiques, sociales, familiales ou encore politiques), mais dans tous les cas le statut d’immigré confère à l’individu une plus grande précarité. Dans le monde du travail les salariées issues de l’immigration sont souvent relayées à des emplois subalternes demandant peu de qualification et faiblement rémunérés. En choisissant d’étudier les mobilisations dans le secteur du nettoyage et de rendre compte des résistances opérées par ces femmes, on voit combien les réseaux migratoires, communautaires et parfois familiaux permettent bien souvent de rendre la lutte possible. Un projet de restitution de la recherche en bande dessinée est lancé en partenariat avec l’école Emile Cohl.
Comment vous êtes-vous impliqué dans le Réseau Traces par le passé ? Quelles sont vos possibilités de partager votre travail -vos recherches, les ressources qu’il constitue – avec le Réseau TRACES et le public de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
J’ai co-animé un échange autour d’un documentaire sur la lutte des sans-papiers. Je suis tout à fait d’accord pour partager mon travail et d’une manière générale pour valoriser la recherche sous des formes aussi bien académiques que non institutionnelles.